Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, le mot d’ordre est clair : dépister le plus largement possible les personnes infectées pour enrayer au maximum la propagation du virus. Tests virologiques RT-PCR et tests antigéniques ont donc progressivement fait leur apparition dans notre quotidien. Presqu’un an après le déploiement de cette stratégie, le dispositif connaît actuellement quelques évolutions. Après le lancement le 11 février du déploiement dans les écoles de tests RT-PCR par prélèvement salivaire moins invasifs pour le dépistage des enfants, c’est autour des autotests antigéniques de dépistage de la Covid-19 de faire leur apparition en pharmacie à partir du 12 avril. Qu’en est-il de ces tests ? En quoi se distinguent-ils des autres tests déjà utilisés ? Quel test passer selon sa situation personnelle ? Réponses.
Quel est le principe d’un autotest de la Covid-19 ?
Un autotest est un test de dépistage dont le prélèvement, la réalisation et l’interprétation sont effectués par la personne se testant elle-même. Leur utilisation ne requiert donc pas l’intervention d’un personnel de santé. Celui validé par la Haute Autorité de Santé le 16 mars dernier, est un autotest antigénique nasal. Son point commun avec le test antigénique accessible en France depuis octobre 2020 ? Il permet un résultat aussi rapide. Son principe est également le même : rechercher la présence d’ADN du coronavirus dans l’organisme pour indiquer si la personne est infectée au moment où elle fait son test. Sa différence ? Il s’appuie sur un prélèvement nasal profond et non sur un prélèvement nasopharyngé.
Comment réaliser un autotest ?
C’est à l’aide d’un écouvillon nasal - moins long que ceux utilisés dans les tests RT-PCR et antigéniques nasal - que ces autotests doivent être réalisés. Après avoir introduit cet écouvillon jusqu’au fond de son nez, la manipulation consiste à recueillir un échantillon de mucus sur trois ou quatre centimètres. Pour ce faire, la personne s’autotestant doit effectuer cinq rotations dans le vestibule nasal avec l’écouvillon avant de le retirer. Si deux bandes apparaissent, le test est positif. Le résultat doit alors être confirmé par un test RT-PCR dans un délai de 36 heures pour identifier s’il s’agit d’une contamination à l’un des variants et assurer le dispositif de suivi des contaminations. Le patient doit alors immédiatement s’isoler pour une durée de 10 jours.
Qui peut utiliser des autotests antigéniques ?
La Haute Autorité de Santé recommande l’utilisation des autotests antigéniques chez les personnes asymptomatiques de plus de 15 ans dans les deux cas suivants : sur indication médicale, dans le cadre d’un dépistage itératif ciblé à large échelle en alternative aux tests antigéniques sur prélèvement nasopharyngés ou nasal ; dans le cadre d’une utilisation restreinte à la sphère privée, avant une rencontre avec des proches par exemple. A noter dans ce second cas : le test devra être réalisé le jour même ou à défaut la veille de la rencontre.
Les autotests antigéniques sont-ils fiables ?
Selon les premières données analysées par la Haute Autorité de Santé, les autotests ont des sensibilités cliniques situées entre 80 et 95% chez les patients symptomatiques et entre 50 et 60% chez les personnes asymptomatiques. Des estimations d’efficacité qui devront bien sûr être affinées dans le cadre d’un suivi des performances de ces autotests en conditions réelles d’utilisation.
Qu’en est-il de prix et de la prise en charge ?
Si l’on ne connaît pas encore de manière précise le prix de vente de ces autotests en France, il semblerait que ce dernier se situe en dessous de 10 euros. A titre de comparaison, chez nos voisins européens le prix varie entre 5 et 7 euros. Quant à la question du remboursement, elle n’est pas encore totalement réglée. Si pour l’heure il semblerait que les autotests ne soient pas remboursés par l’Assurance maladie, le ministère de la santé devrait arbitrer dans les prochains jours sur un éventuel encadrement des prix et sur un éventuel remboursement pour certaines catégories de personnes.