Aujourd’hui, on estime qu’environ 1 succession sur 3 se passe plutôt mal en France. Le décès d’un parent est un événement bouleversant. Il faut non seulement faire face au chagrin mais aussi gérer la succession. Cette période sensible peut être synonyme de règlements de compte entre vous et vos frères et sœurs. Ces quelques règles peuvent vous aider à conserver des relations familiales saines.
Les difficultés de la succession
Les successions sont réglées par les notaires et les difficultés sont tranchées par les juges. Cet aller-retour procédural ralentit les démarches.
À cela peuvent s’ajouter des relations compliquées entre vous et les autres héritiers, qui relèvent de la psychologie et de la sphère intime. En plus de la tristesse liée à la perte de votre parent, il y a l’angoisse de vieillir vous-même : vous devenez le prochain qui partira. En même temps que nait cette angoisse face à la mort, vous êtes considéré, peut-être pour la dernière fois, comme l’enfant de quelqu’un. Parfois, le conflit des successions est le dernier conflit que vous vivez avec vos frères et sœurs. Certains aimeraient que ça dure, pour, en quelque sort, vivre une nouvelle enfance.
L’atteinte psychologique
Un bien, même sans grande valeur, peut être à l’origine d’une véritable guerre judiciaire entre vous et vos frères et sœurs. Le souvenir que vous gardez de votre enfance peut être déformé au cours du temps. Il peut se transformer en un souvenir d’avoir été moins aidé ou aimé que l’un ou l’autre de vos frères et sœurs. C’est cette rancœur qui provoque une guerre sans enjeu. Inconsciemment, vous pouvez avoir l’impression que posséder tel ou tel objet de la maison familiale revient à gagner l’amour de vos parents.
Soyez conscient que le tribunal ne juge pas vos histoires familiales passées, sauf si l’injustice à l’origine du litige a une conséquence financière et juridique.
En grandissant, vous et vos frères et sœurs vous êtes arrangés avec votre propre réalité : si votre frère ou votre sœur a mal agi à votre égard par le passé, il ou elle ne le reconnaitra jamais.
Nos conseils
- Abordez la succession sous l’angle exclusivement patrimonial. L’affectif existe, mais il faut traduire en argent, et uniquement en argent, le résultat de toute votre vie de famille.
- Privilégiez l’écoute et le dialogue.
- Si vous êtes parent, préparez et anticipez la succession. Comptabilisez bien les donations que vous faites à vos enfants et conservez des preuves.