Elle nous accompagne lors d’un trajet en voiture, nous donne de l’énergie au moment de faire le ménage ou nous émeut parfois : la musique peut avoir sur notre cerveau un effet stimulant, protecteur ou réparateur selon son style et le moment où on l’écoute. Comment expliquer cet impact ? Quelques éléments de réponse.


Ensemble complexe constitué à la fois d’une mélodie, d’une structure rythmique, de paroles, appelant des souvenirs ou suscitant des émotions, la musique mobilise de nombreuses régions de notre cerveau – comme celles de la motricité volontaire, de la mémoire, du traitement de l’émotion ou encore celles associées à la recherche de plaisir – et pas uniquement les régions auditives comme on l’a longtemps cru.

 

Elle développe la plasticité cérébrale

Lorsque l’on écoute de la musique, des milliards de neurones s’activent simultanément dans notre cerveau. Et c’est justement cette activité soudaine qui constitue l’un des premiers bienfaits de la musique sur notre cerveau, à savoir sa capacité à augmenter notre plasticité cérébrale, autrement dit la capacité de notre cerveau à se transformer, se réparer, se développer, à créer en permanence de nouvelles connexions et de nouveaux neurones. Or qui dit renforcement de nos réseaux de neurones, dit capacité à relier des zones cérébrales très éloignées, et dit fluidification de la circulation de l’information, augmentation de la vitesse de traitement et meilleure capacité d’adaptation.

 

Elle renforce la mémoire

Écouter de la musique mobilise également le centre de la mémoire de notre cerveau, appelé hippocampe, ainsi que les zones temporales dites « associatives » qui nous permettent de retrouver dans quel contexte nous avons écouté tel ou tel morceau et quelles émotions nous avions ressenties à l’écoute. Lorsque l’on entend de la musique, notre mémoire ravive ces émotions passées et nous permet d’anticiper notre passage préféré. Mémoire et émotion étant intrinsèquement liées, plus une musique déclenche d’émotions, plus on la mémorise. À noter enfin : si la mémoire musicale est très résistante, c’est parce qu’elle utilise des circuits neuronaux très variés. Lorsque la mémoire décline, comme dans le cas de la maladie d’Alzheimer, les souvenirs musicaux sont ainsi les derniers à s’effacer.

 

Elle soutient la motricité

Nous en avons tous déjà fait l’expérience : l’écoute d’une musique rythmée déclenche naturellement l’envie de bouger, y compris chez les bébés. Des chercheurs ont tenté de solliciter cette « boucle auditive et motrice » en introduisant de la musique dans la rééducation motrice de personnes atteintes de Parkinson ou victimes d’un AVC. Les résultats ont montré que les patients de ces ateliers médicaux récupèrent une meilleure motricité que ceux des ateliers de rééducation classique.

 

Elle augmente le bien-être

Autre zone cérébrale stimulée par l’écoute de la musique : le fameux circuit de la récompense. Contribuant à libérer des neurotransmetteurs, cette stimulation par la musique déclenche une puissante vague de plaisir dans le cerveau, principalement due à l’afflux de dopamine, sans dépendance et sans danger, contrairement aux effets produits par l’alcool et la drogue.

 

Elle freine le vieillissement

L’un des effets connus du vieillissement réside dans la réduction de la plasticité cérébrale et donc de la flexibilité mentale, autrement dit de la faculté psychique de s’intéresser à la nouveauté et de s’y adapter. En préservant la capacité du cerveau à se réparer en réorganisant ses réseaux, la musique permet au cerveau vieillissant de rester souple et adaptable. Elle fait donc travailler nos neurones sans effort ni contrainte.  

 

Elle développe les compétences sociales

Parfois comparée à une sorte de langage universel, la musique est à n’en pas douter un excellent moyen d’entrer en contact avec les autres au travers des émotions qu’elle procure. Dans une étude publiée en mai dernier, six chercheurs ont montré que plus, on partage l’expérience d’écoute musicale, plus on éprouve de plaisir, et plus on se comporte de façon altruiste. La musique est donc un excellent vecteur de socialisation.


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