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Prévention et Santé 11 mars 2024

Santé : plus de la moitié des spécialistes pratiquent des dépassements d’honoraires


Selon une étude récente de l’UFC-Que Choisir, 52,2% des médecins spécialistes facturent des consultations plus chères que les tarifs conventionnels de la Sécurité sociale. Plus d’un médecin spécialiste sur deux proposent des dépassements d’honoraires, c’est-à-dire des tarifs de consultation supérieurs à ceux prévus dans la convention de Sécurité sociale. C’est ce que montre une étude de l’association de défense de consommateurs UFC-Que Choisir rendue publique le 22 février 2024.


D’après cette enquête basée sur des données de l’Assurance maladie de 2022 concernant les tarifs pratiqués par huit spécialités, 52,2% de ces spécialistes appliquent des dépassements d’honoraires. C’est 6,4 points de pourcentage de plus que cinq ans plus tôt (45,8%).

Les gynécologues, recordmen des dépassements

De loin, ce sont les gynécologues qui pratiquent le plus fréquemment les dépassements d’honoraires (71,4% des praticiens). Ils se situent devant les ophtalmologues (66,7%), les anesthésistes (58,8%), les pédiatres (49,1%), les gastro-entérologues (48,8%), les dermatologues (47,6%), les psychiatres (43,5%) et, enfin, les cardiologues (26,5%).

En prenant en compte l’augmentation du pourcentage des spécialistes pratiquant des dépassements d’honoraire en cinq ans, ce sont les anesthésistes qui arrivent largement en tête (+ 12,8 points). Ils sont suivis des pédiatres (+ 9,9 points), des gynécologues (+ 9,3 points), des psychiatres (+ 8 points), des ophtalmologues (+ 7,9 points), des gastro-entérologues (+ 6,9 points), des cardiologies (+ 4,2 points) et des dermatologues (+ 4,1 points).

De grandes disparités entre les départements

En termes de montant des dépassements d’honoraires, les gynécologues sortent clairement du lot avec une consultation en moyenne à 50,60 euros, soit 20,60 euros de plus que le tarif de base de la Sécurité sociale. Ils devancent nettement les consultations moyennes de 43,80 euros des ophtalmologues (13,80 euros de dépassement), de 63,90 euros des psychiatres (13,70 euros), de 41,70 euros des dermatologues (11,70 euros), de 40,90 euros des anesthésistes (10,90 euros), de 46,20 euros des pédiatres (9,20 euros), de 37,50 euros des gastro-entérologues (7,50 euros) et de 55,90 euros des cardiologues (4,90 euros).

De grandes disparités existent entre les départements. À titre d’exemple, les gynécologues facturent leur consultation en moyenne 80,50 euros à Paris. Ce qui revient à un dépassement d’honoraire de… 50,50 euros ! D’une manière générale, les départements franciliens (en particulier la capitale et les Hauts-de-Seine), les départements où se situent les grandes métropoles régionales et les départements littoraux du Sud sont ceux où les consultations sont les plus chères, observe l’UFC-Que Choisir.

Les patients pris en tenaille entre les déserts médicaux et les déserts financiers

À l’inverse, les départements ruraux (*) présentent les tarifs les plus bas. Ces derniers correspondent le plus souvent à des déserts médicaux. « Les patients tendent à résider soit dans un “désert géographique“ (peu de médecins), soit dans un “désert financier“ (médecins relativement plus nombreux, mais aux tarifs très élevés), et donc à être pris au piège d’une manière ou d’une autre », estime l’association de consommateurs.

« Dans la mesure où la vague de départs en retraite des médecins issus de la génération du baby-boom ne fait que commencer, si les autorités ne prennent pas de mesures courageuses, au vu de la démographie médicale le risque que ce phénomène s’accélère et s’aggrave est particulièrement aigu », juge l’UFC-Que Choisir.

C’est pourquoi l’association demande aux pouvoirs publics de fermer le secteur 2 (médecins en horaires libres) hors Option pratique tarifaire maîtrisée (Optam) et de faire adhérer les médecins actuellement en secteur 2 à l’Optam (dépassements d’honoraires plafonnés). « L’Optam ne peut plus rester optionnelle dans un contexte de grave crise d’accès aux soins », conclut-elle.

 

(*) Ardennes, Aveyron, Cantal, Creuse, Finistère, Haute-Corse, Gard, Gers, Indre, Indre-et-Loire, Lot-et-Garonne, Manche, Orne, Puy-de-Dôme, Tarn, Vienne et Yonne.

 


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