Les retraites de base seront revalorisées au 1er janvier au niveau de l’inflation pour les seniors qui perçoivent moins de 2.000 euros de pensions cumulées. Celles des autres retraités seront indexées selon un barème dégressif.
Le mécanisme de revalorisation annuelle des retraites de base se complexifie fortement. Tous les ans, au même titre que les autres prestations sociales, les pensions de vieillesse sont revalorisées pour compenser la hausse des prix et maintenir ainsi le pouvoir d’achat des retraités. Le gouvernement, qui fixe l’indexation des retraites de base (à l’exception de celle des avocats), avait décidé de les revaloriser de seulement 0,3% en 2020, soit un niveau inférieur à l’inflation.
Cette sous-indexation, déjà appliquée en 2019, était destinée à dégager des économies et réduire, de cette façon, le déficit public. Face au mouvement de contestation des Gilets jaunes, Emmanuel Macron a annoncé le 25 avril dernier que cette moindre revalorisation serait appliquée uniquement aux retraités dont le montant total des pensions (retraites de base et complémentaires confondues) serait supérieur à 2.000 euros par mois. Pour les autres, l’indexation serait alignée sur le niveau de la hausse des prix.
Un mécanisme de « lissage »
En vérité, ce n’est pas deux taux différents de revalorisation qui vont entrer en vigueur le 1er janvier prochain pour les retraites de base (ce qui constituait déjà une première), mais… cinq taux. En effet, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, présenté le 9 octobre 2019 en Conseil des ministres, instaure un mécanisme inédit de sous-indexation progressive.
Les retraités dont le montant total des pensions est compris entre 2.000 et 2.008 euros se verront appliquer un taux d’indexation amputé de 0,2 point, de 0,4 point pour ceux touchant entre 2.008 et 2.012 euros de retraites globales et de 0,6 point pour ceux entre 2.012 et 2.014 euros de pensions cumulés. Ces montants sont exprimés bruts des contributions sociales (CSG, CRDS, CASA) et du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Ce mécanisme de « lissage » vise à éviter les effets de seuil. Le gouvernement souhaite que la sous-indexation soit moins douloureuse pour les retraités qui dépassent de peu le seuil des 2.000 euros bruts de pensions globales.
Les pensions complémentaires indexées à 1%
Le PLFSS 2020 n’indique pas expressément quels taux de revalorisation seront appliqués au 1er janvier, hormis celui de 0,3% pour les retraités percevant plus de 2.014 euros bruts de retraites mensuelle. Reste que le document a retenu l’hypothèse d’une inflation de 1% pour l’année prochaine. S’il faudra attendre la circulaire interministérielle pour connaître les taux officiels, on peut tabler sur une indexation de 1% pour les retraités à moins de 2.000 euros de pensions totales, de 0,8% entre 2.000 et 2.008 euros, de 0,6% entre 2.008 et 2.012 euros, de 0,4% entre 2.012 et 2.014 euros et donc, de 0,3% au-delà de 2.014 euros.
Ces taux semblent d’autant plus vraisemblables que l’Agirc-Arrco a annoncé, dans un communiqué diffusé le 7 octobre 2019, que les retraites complémentaires des salariés allaient être revalorisées de 1% au 1er novembre prochain. Or, les partenaires sociaux, gestionnaires de l’Agirc-Arrco, se sont engagés le 10 mai dernier à indexer les pensions complémentaires du privé sur le niveau de l’inflation de 2019 à 2022.
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