Les aidants familiaux sont des proches d’une personne en situation de dépendance. Permettant leur maintien à domicile, ils s’occupent d’elle quotidiennement, souvent en parallèle de leur vie personnelle et professionnelle. Qui en sont souvent affectés tant ce rôle est parfois difficile. Il est souvent vécu comme une charge lourde aussi bien sur le plan psychique que physique, émotionnel, social et financier.


Qui sont-ils ?

8,3 millions de personnes de plus de16 ans aident de façon régulière et à domicile une ou plusieurs personnes de leur entourage. 4,4 millions de personnes aident au quotidien, financièrement ou par un soutien moral, une personne de 60 ans et plus. Leur âge moyen est de 60 ans (ouvent, ils s’occupent de leurs parents âgés). 47% sont salariés. 60% sont des femmes. 33% sont retraités.

Source Sivereco.fr/Filien ADMR.


Des personnes également en souffrance

Cette implication à l’autre peut avoir des impacts sur la santé de l’aidant. D’après une enquête menée par l’Association des aidants (www.aidants.fr), 48% des aidants interrogés déclarent avoir des problèmes de santé qu’ils n’avaient pas auparavant. 63,5% disent ressentir des douleurs physiques et près d’un quart déclarent avoir augmenté leur prise de médicament. 61% souffrent de troubles du sommeil. Cela peut aller même jusqu’à une forme de dépression : le « trapp syndrom ».

Un syndrome d’emprisonnement dans lequel l’aidant s’enferme et dont il lui semble impossible de sortir. Selon cette même enquête, 59% du panel évoque d’ailleurs un sentiment de solitude.


Leurs premiers interlocuteurs : les personnels de santé

Un des premiers rôles des aidants est d’être le coordinateur auprès des différents intervenants professionnels de santé. Selon l’enquête citée plus haut, quasi un aidant sur 2 se sent rarement pris en compte par ceux-ci. Alors, les associations, celle des aidants en tête, travaillent pour un meilleur accompagnement par les professionnels de santé et les structures locales. Mais, le chemin est à faire dans les deux sens. Les aidants ont aussi beaucoup de mal à aborder leurs difficultés liées à leur rôle. 50% des sondés n’en parlent pas ! Alors qu’il existe également des lieux pour prendre la parole et être écouté comme Le café des aidants (www.aidants.fr/cafes-des-aidants).


Enfin un statut de l’aidant

Une vraie réflexion est menée sur les moyens concrets de soutenir les aidants dans le cadre du développement de la Silver économie et du projet d’adaptation de la société au vieillissement (faciliter l’accès à l’information et aux professionnels qualifiés qui pourraient les soutenir dans leur rôle ; améliorer le soutien médical et psychologique pour pallier à l’usure psychologique et physique ; les former…). Depuis peu, la loi d’adaptation de la société au vieillissement reconnaît le statut d’aidant familial. Grâce à cela, ils peuvent bénéficier d’un « droit au répit ». Afin, par exemple de profiter de séjours de vacances adaptés en compagnie de la personne qu’ils accompagnent. Il existe également des accueils de jour où le proche peut partager des activités avec d’autres personnes ainsi que des hébergements temporaires où il sera accueilli pour quelques jours ou plusieurs mois. Pour trouver la bonne solution près de chez vous : https://lesitedesaidants.fr.


Et, l’entreprise dans tout cela ?

Même si les entreprises se disent de plus en plus concernées par le rôle d’aidant de bon nombre de leurs salariés, la marge de progression est importante. La législation actuelle propose aux salariés aidants un « congé solidarité familiale » d’une durée de 3 mois ou bien un « congé soutien familial ». Mais aucun de ces deux aménagements n’est rémunéré. (Alors qu’au Pays-Bas, par exemple, 10 jours rémunérés (à 70%) par an  sont prévus pour aider un proche. Ainsi que des journées rémunérées pour les « urgences familiales ». En Italie, 3 jours par mois, sans perte de salaire, sont proposés aux aidants familiaux.)

Le congé de présence parentale pour s’occuper d’un enfant gravement malade ou handicapé peut aller jusqu’à 14 mois et donner lieu au versement d’une allocation journalière de présence parentale (Ajpp). Et, le congé de solidarité familiale qui vise à accompagner une personne en fin de vie, d’une durée de 3 mois, renouvelable une fois, peut donner lieu au versement d’une allocation par l’assurance maladie.


L’aidant ne doit pas avoir peur, surtout, de faire parfois preuve d’égoïsme. Primo, il ne peut pas être disponible 24H/24 et doit donc fixer des limites. Et, on ne peut aider qu’en prenant d’abord soin de soi. En menant une vie saine (sommeil et repas équilibrés) et en conservant du lien social (sortir et voir ses amis).