Cela ne va pas arranger l’image de fourmis des Français. D’après la 23ᵉ édition du baromètre annuel du Cercle des épargnants - une association souscriptrice de contrats d’assurance-vie - présentée le 4 février 2025, 39 % des 1.000 personnes sondées représentative de la population française âgée de 18 ans et plus prévoient de mettre davantage de côté cette année. Cela représente un bond de 8 points de pourcentage par rapport à l’an dernier (31 %).
Plus étonnant : plus les individus sont jeunes et plus ils comptent épargner. Quelque 61 % des moins de 35 ans envisagent de thésauriser encore plus en 2025, contre 52 % des 35-44 ans, 31 % des 45-59 ans et seulement 20 % des 60 ans et plus. Ce regain d’épargne ne semble pas résulter d’une hausse des revenus disponibles, mais plutôt d’un besoin accru de protection.
L’épargne de précaution avant tout
D’ailleurs, non seulement les répondants sont 59 % à épargner pour pouvoir faire face à des dépenses imprévues, mais ce ratio est là aussi en hausse (52 % des citations en 2024). Préparer sa retraite constitue toujours le deuxième motif d’épargne, en légère progression par rapport à l’année dernière (28 % en 2025 versus 26 % en 2024). Financer une éventuelle perte d’autonomie arrive au troisième rang (21 % des citations), devant l’aide aux enfants et petits-enfants (19 %), un achat important (15 %), l’acquisition d’un bien immobilier (13 %), le soutien financier à ses parents (5 %) et, enfin, la défiscalisation (4 %).
Ce surcroit d’épargne pousse les Français à souscrire de nouveaux placements. Toujours selon l’étude du Cercle des épargnants, 11 % envisagent d’ouvrir un contrat d’assurance-vie, 8% un plan d’épargne retraite (PER) et seulement 3 % un livret réglementé. Si ce dernier pourcentage peut paraître faible, c’est parce que 84 % des déclarants détiennent déjà un Livret A, un Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou un Livret d’épargne populaire (LEP).
Marge de progression pour l’assurance-vie
La marge de progression est plus conséquente pour l’assurance-vie avec 37 % de détenteurs d’un contrat. Avec 15 % de détention, le PER s’en sort bien, sachant que ce placement dédié à la retraite a été lancé seulement depuis le 1ᵉʳ octobre 2019 et qu’il est bloqué (sauf en cas de coups durs ou d’achat de la résidence principale) jusqu’à l’âge légal de départ. C’est autant que le PEA (15 % de détention), alors que ce plan a été créé en 1992.
L’attrait toujours vivace pour les livrets d’épargne réglementés est d’autant plus surprenant que les Français semblent prêts à prendre davantage de risque et moins privilégier la liquidité. Compte tenu de la baisse des taux d’intérêt (qui explique notamment le recul de la rémunération du Livret A de 3 % à 2,4 % depuis le 1ᵉʳ février), 28 % des sondés envisagent d’investir sur des placements plus performants, mais bloqués sur plusieurs années, et 12 % sur des produits financiers un peu plus risqués.
Davantage d’intérêt pour les finances
D’une manière générale, nos compatriotes commencent à se préoccuper de leurs finances personnelles. Près de six répondants sur 10 (58 %) disent s’intéresser à l’épargne et aux placements financiers, contre quatre sur dix (40 %) il y a cinq ans. Ils s’informent principalement auprès de leur banque (43 %), puis de leurs proches (29 %), les sites spécialisés (18 %), le bouche-à-oreille (17 %), les médias spécialisés (14 %), les médias généralistes (12 %), les forums en ligne (8 %) et les applications mobiles de finances (7 %). Ils sont seulement 4 % à citer les influenceurs sur les réseaux sociaux. Soit déjà autant que l’intelligence artificielle (4 %).
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