Dans notre précédent article «Le répit : thème de la 11ème journée nationale des aidants», nous avons défini la notion de répit de l'aidant.e. Nous avons vu également, que selon le collectif Je t'Aide, ce besoin de répit est insuffisamment pris en compte par notre société. Cependant, malgré les limites actuelles des réponses apportées aux aidant.es., des mesures existent et sont souvent insuffisamment connues. L'objet de cet article sera d'esquisser les différents types de réponses proposées, en soulignant à l'avance que leur répartition sur le territoire national est très inégale.



Confier son proche à une structure d'accueil

Il est possible de confier son proche âgé ou handicapé à une structure d'accueil proposant un accueil de jour, et/ou un accueil de nuit, et/ou un hébergement temporaire.

 

Souvent adossées à un établissement médico-social (Ehpad ou établissement spécialisé pour personnes handicapées), ces formules permettent à l'aidant.e de retrouver du temps pour soi, tout en sachant son proche pris en charge par des personnels qualifiés.

Le proche aidé, âgé ou handicapé adulte ou enfant, peut en outre participer aux activités proposées, lui permettant ainsi une socialisation hors du cadre habituel de sa famille.

 

Pour approfondir :

 

L'hébergement temporaire en famille d'accueil est également une solution qui a la particularité d'offrir un cadre familial, personnalisé et chaleureux.

Ces formules se développent, comme en témoigne par exemple l'initiative de l'entreprise sociale et solidaire «CetteFamille»

 

Enfin, les plateformes d'accompagnement et de répit (à l'origine conçues pour les personnes atteintes de la maladie d' Alzheimer mais aujourd'hui à vocation plus large), offrent des services diversifiés comprenant l'accueil ponctuel de la personne âgée et le soutien à l'aidant.e.

Pour trouver une structure proche de chez soi, on peut consulter le «Portail de l'accueil temporaire et des relais aux aidants» qui permet une recherche par département.



Faire appel à des services à la personne

Le répit de l'aidant.e peut aussi s'entendre, non comme une interruption momentanée de l'aide apportée, mais comme l'évitement d'un stress supplémentaire. Par exemple, dans le cas où la personne aidée vit à son propre domicile, l'aidant.e peut faire appel à une garde de nuit, ou à une garde itinérante de nuit, apportant ainsi une sécurisation tout en éliminant une source d'inquiétude.

La garde de nuit peut aussi être une solution pour permettre à l'aidant.e de dormir, lorsque son proche vit sous son toit.

Des services à la personne, privés ou associatifs, peuvent répondre à ce besoin. Le coût reste relativement élevé, mais une partie peut être compensée par l' APA  s'il s'agit d'une personne âgée (notamment dans le cadre du droit au répit de l'aidant), ou par la PCH s'il s'agit d'une personne handicapée.

 

Pour approfondir : «Les solutions la nuit» - Portail national d'information pour les personnes âgées et leurs proches



Le cas particulier du relayage à domicile

Le relayage à domicile, inspiré du baluchonnage québécois, est une solution de répit plébiscitée par les aidant.es. Elle permet à l'aidant de s'absenter plusieurs jours, en laissant son proche à domicile aux soins d'une personne qualifiée.

Solution idéale pour bien des aidant.es, celle-ci peine cependant à se mettre en place en France, en raison des contraintes du code du travail.

Le gouvernement a décidé en avril 2019 de mener auprès de 51 structures volontaires, une expérimentation permettant de déroger au droit du travail. L'expérimentation devrait prendre fin en décembre 2021. Le relayage pourra-t-il alors se généraliser ? L'avenir le dira, mais il est certain que cela représenterait, comme cela est le cas au Québec depuis plus de vingt ans, un progrès notable sur le plan du soutien aux aidants.

Pour connaître les dispositifs de relayage actuellement expérimentés en France, on peut consulter le site Baluchon France.


Des vacances avec son proche

Les séjours de répit en famille connaissent un vif succès et se développent.

Ils permettent des vacances durant lesquelles aidants et aidés ne sont pas séparés, mais l'accompagnement mis en place sur le lieu de séjour permet à l'aidant.e un véritable ressourcement.

 

Des séjours-vacances de France Alzheimer aux séjours adaptés pour l'adulte et l'enfant handicapé, en passant par le concept de «Vacances répit famille»... Ou encore le « Village séjours accompagnés » les vacances sont certainement le domaine où la prise en compte du besoin de répit s'est le plus développée.

 

Des initiatives privées originales ont vu le jour, comme celle des «Bobos à la ferme», ou La maison de répit de Lyon, mais pour se faire une idée de la diversité des possibilité, nous vous conseillons d'explorer le site du GRATH – Portail de l'accueil temporaire et des relais aux aidants, qui les répertorie, tout en proposant un lien sur chaque structure.

 

De même le site du Conseil national des loisirs et du tourisme adaptés permet une recherche par critères, spécifiquement dans le domaine du handicap.

  

Le besoin de répit des aidants devient de plus en plus prégnant, compte tenu du nombre d'aidants et de l'importance de leur engagement pour assurer au sein de notre société la solidarité envers les plus fragiles.

Sans eux tout un pan de notre système sanitaire et social ne pourrait pas tenir. Il est donc primordial que ces femmes et ces hommes engagés puissent de temps à autre «souffler». 

C'est ce que rappelleront avec force les initiatives qui seront mises en lumière lors de la 11ème Journée nationale des aidants, le 6 octobre 2020.


ARTICLE 2/2 SEPTEMBRE 2020  LA MAISON DES AIDANTS / ANPERE