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Prévention et Santé 11 octobre 2023

Maladie d’Alzheimer : des pistes pour la détecter pendant le sommeil


Diagnostiquer précocement la maladie d’Alzheimer chez un patient pendant son sommeil : la promesse peut surprendre, mais c’est pourtant elle qui est au cœur d’une étude américaine récente ayant permis d’identifier des signes précurseurs de la maladie grâce à un bandeau analysant l’activité cérébrale pendant le sommeil.


 

Si les inconnues sont encore très nombreuses concernant la maladie d’Alzheimer, tout le monde s’accorde sur la nécessité d’en accélérer le diagnostic qui, dans la plupart des cas, est malheureusement posé trop tardivement. Comment procède-t-on à ce diagnostic aujourd’hui ? Quels éléments nouveaux apporte l’étude américaine publiée le 23 août 2023 ? Quelles perspectives de recherche ouvre-t-elle ? Réponses.

 

Comment la maladie d’Alzheimer est-elle diagnostiquée aujourd’hui ?

Lorsqu’un patient semble souffrir de troubles mnésiques, il est dans un premier temps invité à effectuer des tests de mémoire. En fonction des résultats, les troubles mnésiques identifiés devront être confirmés avec une IRM ou un PET-scan, puis par une ponction lombaire pour détecter la présence dans le liquide céphalo rachidien des protéines B-amyloïde et tau, les marqueurs biologiques de la maladie, en excès chez les personnes qui en souffrent. Si ces trois étapes permettent de diagnostiquer la maladie d’Alzheimer, bien souvent elles arrivent trop tard, les symptômes mettant en général 15 à 20 ans à se développer. Dans ce domaine, l’enjeu de la recherche est donc de diagnostiquer la maladie plus tôt.

 

Quels éléments nouveaux apporte l’étude américaine publiée le 23 août 2023 ?

Dans ce contexte, les résultats d’une étude réalisée par des chercheurs de l’Université du Colorado et de l’Université Washington à St. Louis (États-Unis) auprès de 205 septuagénaires en bonne santé ont récemment fait sensation. Publiés dans la revue Alzheimer’s & Dementia le 23 août 2023, cette étude a consisté à mesurer pendant 2 ans l’activité cérébrale des participants, notamment les ondes liées au processus de mémorisation, grâce à un bandeau porté sur la tête pendant le sommeil et dont les données (électroencéphalogramme) étaient récoltées au réveil. En comparant ces informations aux marqueurs biologiques de la maladie, les fameux taux de protéines B-amyloïde et tau, les chercheurs ont ainsi découvert que les niveaux anormaux de protéines étaient liés à des réactivations de la mémoire pendant le sommeil identifiées dans les schémas d’ondes cérébrales des personnes testées.

 

Vers une détection de la maladie avant le moindre symptôme ?

Importants car découverts chez des personnes ne présentant aucun symptôme au moment de l’étude, ces résultats pourraient permettre d’identifier des biomarqueurs précoces de la maladie chez des adultes asymptomatiques et ainsi d’aider les patients à développer des stratégies de prévention ou d’atténuation avant que la maladie ne progresse. Certains estiment par ailleurs que ce dispositif pourrait à moyen terme devenir un outil pour mesurer la santé du cerveau au fil du temps et indiquer si une personne est à risque de développer une maladie neurologique. Des résultats et hypothèses qui devront être confirmés par d’autres analyses, mais qui semblent ouvrir la voie dans le futur au développement de dispositifs abordables et faciles à utiliser pour surveiller la santé du cerveau.


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