Près de la moitié des épargnants français envisagent d’accroître leurs investissements respectant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans les cinq prochaines années, à en croire une étude mondiale.
Presqu’un investisseur français sur deux prévoit de mettre son argent « au vert ». D’après l’étude internationale « Global Investment Survey »de Legg Mason, l’un des plus importants gestionnaires d’actifs au monde, publiée le 12 décembre 2018 et réalisée auprès de 16.810 personnes de 17 pays (*) souhaitant investir au moins 10.000 euros dans les 12 prochains mois, 46% des 1.000 Français interrogés déclarent vouloir augmenter, au cours des cinq prochaines années, leurs engagements dans des placements respectant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Parmi les sondés intéressés par les critères ESG, 46% veulent investir avant tout dans des fonds soucieux de l’environnement (réduction des émissions de CO2, gestion des déchets, transition énergétique…), 18% dans ceux axés sur le social (respect du droit des salariés, développement de la formation professionnelle, dialogue social…) et 17% dans ceux impliqués dans la bonne gouvernance (indépendance du conseil d’administration, commission de vérification des comptes…). En définitive, à peine 18% d’entre eux estiment que les trois critères sont d’égale importance.
Des freins multiples
Sur les 1.000 Français sondés, 35% estiment que les sociétés de gestion doivent prendre en compte, au moment de la composition du portefeuille de leurs fonds, l’impact des activités des entreprises sur le changement climatique. Pour 34%, ils doivent être vigilants sur les conséquences à l’égard de l’environnement. 32% pensent que les gérants de fonds doivent veiller à sélectionner des entreprises menant des politiques anti-corruption efficaces. 30% jugent qu’ils doivent intégrer les effets produits sur les communautés locales.
Si l’appétence des investisseurs français vis-à-vis de l’ESG semble réelle, de nombreux freins demeurent. 55% des répondants tricolores avouent ne pas comprendre totalement en quoi consiste les investissements socialement responsables et 23%, pas du tout. D’ailleurs, 30% disent manquer d’information sur le sujet et 28% de conseils. 28% ont le sentiment que les frais prélevés sur les fonds ESG sont plus élevés et 24% pensent qu’ils offrent de moins bonnes performances par rapport aux autres investissements.
Les Français plutôt en pointe
Certes, les épargnants français sont plutôt en pointe en matière de placements ESG. 23% d’entre eux déclarent maîtriser parfaitement l’approche durable, contre 21% au niveau mondial. Pour autant, seulement 11% des Français interrogés disent que rien ne les empêche d’investir davantage dans des investissements socialement responsables. Les auteurs de l’étude de Legg Mason rappellent qu’à peine 7% des flux de capitaux à l'échelle internationale ont été investis l’an dernier dans des fonds dotés d’un objectif de développement durable.
(*) Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Espagne, Suisse, Suède, Belgique, Hong Kong, Singapour, Japon, Taïwan, Chine, Australie, Etats-Unis, Brésil, Mexique.
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