Les épargnants français sont incités par les pouvoirs publics à investir dans « l’économie réelle », c’est-à-dire dans les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) non cotées en Bourse. Si ce type d’investissement est risqué (les PME et ETI font plus fréquemment faillite que les grands groupes), il s’avère utile, comme le montre une étude présentée le 18 décembre 2024.
Celle-ci a été réalisée par France Invest, une association qui regroupe les acteurs français du capital-investissement (sociétés de gestion, sociétés de conseil), et EY, un grand cabinet d’audit et de conseil. Elle porte sur 441 entreprises non cotées ayant fait l’objet d’une opération de capital-investissement (prise de participation au capital) entre 2013 et 2023.
Des croissances moyennes soutenues
Le bilan de ces opérations représentant 13,72 milliards d’euros d’investissements apparaît positif. En l’espace de dix ans, le chiffre d’affaires des entreprises étudiées a progressé, en moyenne, de 52 %. Elles ont connu une croissance moyenne de 8,2 % par an. Parmi les entreprises de l’échantillon, 61 % ont augmenté leurs investissements et 56 % leurs dépenses en recherche et développement (R&D). Mais l’impact du « private equity » n’est pas uniquement financier.
Toujours d’après l’étude France-Invest-EY, les effectifs des entreprises du panel ont bondi de 48 % entre 2013 et 2023, soit une croissance moyenne annuelle de 7,5 %. Les opérations de capital-investissement ont généré plus de 83.000 emplois supplémentaires, dont 44 % de créations d’emploi (les 56 % restants proviennent des acquisitions réalisées par les entreprises non cotées).
Preuve de l’influence positive du capital-développement : à la suite de l’entrée à leur capital de fonds de private equity, 70 % des 441 entreprises non cotées avaient le statut d’ETI, contre seulement 56 % dix ans plus tôt. Ces excellents résultats ne reflètent, toutefois, pas forcément la santé de toutes les entreprises non cotées. Le nombre de défaillances y est, en effet, important et devrait augmenter avec l’arrêt des aides financières - comme le prêt garanti par l’État (PGE) - instaurées au moment du Covid.
Une part obligatoire dans certaines assurances-vie
L’investissement dans le non coté nécessite de solides connaissances financières et une vraie appétence au risque (un degré conséquent d’acceptation d’une perte financière en contrepartie d’une performance potentiellement plus élevée). Cette classe d’actifs n’est, en outre, pas très « liquide » (il peut être difficile de revendre ses parts). C’est pourquoi, il est conseillé d’y investir une part minoritaire de son épargne.
Dans le cadre de la gestion pilotée d’un contrat d’assurance-vie, une fraction des capitaux doit, depuis le 24 octobre 2024, être investie dans des actifs non cotés (titres d’entreprises non cotées, dettes privées, immobilier). Celle-ci s’élève à au moins 4 % pour les profils « équilibrés » et à au moins 8 % pour les profils « dynamiques ». Les profils « prudents » ne sont pas soumis à cette obligation.
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