Sur la période de 2003 à 2023, les revalorisations des retraites de base ont été, en moyenne, inférieures à l’inflation, soulignent les dernières données de la Caisse nationale d’assurance vieillesse.


Sur les vingt dernières années, le pouvoir d’achat des retraités a sensiblement baissé. Il s’agit de l’un des enseignements chocs de la dernière édition du recueil de statistiques de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) - l’autorité de tutelle de l’Assurance retraite qui gère les retraites de base des salariés, des artisans, des commerçants et des agents non-titulaires de la fonction publique (contractuels, vacataires) - dévoilée le 9 août 2024.

Selon ce document de 75 pages qui fait autorité, les pensions de base ont été revalorisées en France, en cumulé, de 29,8% entre fin 2003 et fin 2023. Or, pendant la même période, le cumul de l’inflation hors tabac a atteint 39 %. Ce qui signifie que l’indexation des retraites de base a été inférieure de 9,2 % à la hausse des prix à la consommation des deux dernières décennies.


Un d
écrochage des pensions de base

La perte de pouvoir d’achat des retraités sur 20 ans est encore pire si l’on y inclut les prix du tabac, l’inflation cumulée se situant alors à 42,4 %. Soit un différentiel cette fois-ci de 12,6 % ! Ce décrochage résulte des politiques menées par les pouvoirs publics pour générer des économies en vue de réduire le déficit du pays.

C’est, en effet, le gouvernement qui décide, chaque année, du taux de revalorisation des pensions de base. Celui des pensions complémentaires est, lui, fixé par les conseils d’administration des régimes de retraite complémentaire, qui sont autonomes.


Pas de compensation par les pensions complémentaires

Ainsi, les retraites de base ont été sous-indexées par rapport à l’inflation en 2019 et partiellement (en fonction du montant de la pension globale des retraités) en 2020. Un gel (c’est-à-dire une revalorisation nulle) a carrément été appliqué en 2014, 2016 et 2018.

Et ce ne sont pas les retraites complémentaires qui ont pu compenser ces manques à gagner. À titre d’exemple, les pensions Agirc-Arrco, qui représentent en moyenne 40 % de la retraite totale des salariés du secteur privé, ont été gelées en 2014, 2015, 2016, 2017 et 2020 afin de combler le « trou » de ce régime géré par le patronat et les syndicats. Quant aux fonctionnaires, ils ne disposent tout simplement pas de retraites complémentaires...


Une préparation à la retraite indispensable

Pour préserver leur pouvoir d’achat à la retraite, les Français ont donc tout intérêt à prévoir un revenu de complément à leurs pensions de vieillesse qui, comme le montre la Cnav, ne suivent pas forcément l’inflation. C’est justement tout l’objet du plan d’épargne retraite (PER).

Ce placement, qui va fêter ses cinq ans d’existence le 1ᵉʳ octobre prochain, peut être dénoué au départ à la retraite ou à compter de l’âge légal (l’âge minimum de liquidation des droits à la retraite obligatoire) en capital (une somme versée en une ou plusieurs fois) ou en rente viagère (une somme calculée notamment en fonction de l’épargne constituée et de l’espérance de vie du souscripteur et servie régulièrement jusqu’au décès de ce dernier). Le titulaire du PER peut même décider de sortir à la fois en capital et en rente.

En phase d’épargne, il aura pu déduire les versements volontaires effectués sur son plan de son revenu imposable, dans une limite élevée et revalorisée chaque année (jusqu’à 35.193 euros pour les salariés et les fonctionnaires et jusqu’à 85.780 euros pour les indépendants en 2024). De quoi, en attendant la retraite, réaliser de substantielles économies d’impôt.


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