Il peut sembler logique que chaque génération se distingue des autres. Chacune étant le reflet de l’époque qui l’a vue grandir : les inventions, les nouvelles technologies, les crises politiques et économiques… Des éléments qui peuvent sculpter des caractéristiques, des aspirations, des valeurs propres à une tranche d’âge. Alors, si on parle souvent de « conflits de générations », comprendre ce qui en construit les bases permet la « réconciliation ».
Les Baby-boomers (après guerre/1959)
Pendant près de 20 ans, plus de 79 millions de bébés sont nés ! La guerre a laissé d’importantes traces dans l’économie et la démographie en Europe. L’Amérique du Nord bénéficie, quant à elle, d’un renouveau économique. A l’époque, le marché du travail est florissant. Cette génération centrera d’ailleurs sa vie dessus. Sa valorisation sociale est liée à sa carrière (un job à vie). Elle est très attachée à la notion de famille, malgré de nombreux divorces. Son rapport aux valeurs traditionnelles est d’ailleurs ambigu : elle respecte l’autorité, est plutôt matérialiste mais est également instigatrice de réformes sociales importantes, veut plus de liberté et changer le monde. Elle a découvert le rock n’roll et aussi répandu le mouvement « peace & love » !
La génération X (1960/1977)
On l’a aussi appelé la génération « Baby Bust », compte tenu du faible taux de natalité, en opposition à la génération précédente.
Les « X » ont véritablement connu le creux de la vague au niveau professionnel, trouvant difficilement des emplois stables et bien rémunérés. Ils ne s’attendent pas à la stabilité de l’emploi et ne promettent pas d’y rester fidèles eux-mêmes. Ils vivent dans le présent, pour le présent. Ce qui les a conduit à une attitude plus égocentrique et sarcastique. Le travail reste malgré tout la clé de l’épanouissement tout en étant ouvert au changement, à la recherche de défis. Ils ont besoin d’apprendre, de se développer, d’expérimenter avec un fort désir de participer à la prise de décision. Cette génération est critique vis-à-vis des précédentes et remet en cause la notion d’autorité. On y trouve d’ailleurs beaucoup d’entrepreneurs et d’artistes en raison de cette attitude réfractaire et de son désir d’expérimenter et d’innover. Ils ont connu la fin de la guerre froide avec la chute du mur de Berlin et ont évolué dans le multiculturalisme, l’égalité des sexes et l’écologie.
La génération Y (1978/1994)
Cette génération a largement grandi devant la télévision, dans un monde où l’ordinateur personnel, le jeu vidéo et l’internet deviennent de plus en plus importants et accessibles. Une génération dans l’hyperconsommation et l’hypersexualisation. Elle a une ouverture sur le monde mais se reconnait dans peu de modèles. Elle recherche le plaisir. Même dans le travail. Elle a besoin d’être stimulée. L’entreprise doit avoir quelque chose à lui offrir avec des résultats rapides (déteste la routine). Mais elle est génératrice d’idées, débrouillarde. Avec un désir d’évoluer au sein d’un milieu collégial, d’une communauté. Ils valorisent le travail d’équipe. On la qualifie également de « génération Peter pan », qui en l’absence de rites de passage n’a pas de culture adulte spécifique. Elle considère comme dépassée les transformations morales des années 60/70. Et, n’a pas connu un monde sans sida.
La génération Z (après 1995)
Ou la génération C (pour Communication, Collaboration, Connexion et Créativité). Connectée en permanence, elle a grandi avec la technologie et surtout les réseaux sociaux. Les « Z » maîtrisent parfaitement les outils informatiques et ne conçoivent plus le fait de vivre sans. Une génération qui reste proche de la précédente dans ses attentes. Mais, on pense que pour elle, les barrières entre vie professionnelle et vie personnelle seront de plus en plus floues avec la disparation de la notion d’heures de travail. Le terrorisme depuis l’attentat du World Trade Center (2001) est entré dans leur quotidien.
Si pour mieux en comprendre les grandes lignes, il est important de classer les personnes dans des « cases », il faut bien évidemment garder à l’esprit que l’être humain reste beaucoup plus complexe. Et, qu’au delà de la génération, l’appartenance à une classe sociale, à une culture, à un territoire reste tout autant déterminante. Mais, les générations aiment bien se confronter entre-elles pour exprimer leur singularité et comme l’écrivait George Orwell : » La nouvelle génération est épouvantable. J’aimerais tellement en faire partie. »