Pour la première fois, les niveaux d’indexation des pensions de base dépendent cette année du montant total des retraites perçues par le retraité.
On connaît (enfin) les taux de revalorisation des retraites de base. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) a publié, le 9 janvier 2020, une circulaire détaillant notamment les indexations des pensions de base pour cette année. Il était temps puisque que, depuis 2018, les retraites de base sont revalorisées théoriquement le… 1er janvier.
Les pensions étant versées autour du 9 du mois dans les régimes de base du secteur privé (et à la fin du mois dans ceux du secteur public), on peut dire que la circulaire Cnav qui officialise, tous les ans, le niveau d’indexation annuelle pour toutes les retraites de base est parue au dernier moment. L’attente était d’autant plus forte qu’un mécanisme inédit de revalorisation « différenciée » a été mis exceptionnellement en place cette année.
Pas de perte de pouvoir d’achat pour les retraités modestes
Lors de la conférence de presse du 25 avril 2019 donnée à l’issue du Grand débat national organisé à la suite du mouvement contestataire des « gilets jaunes », Emmanuel Macron a promis que les retraités modestes ne subiraient pas la sous-indexation de 0,3% en 2020. Déjà appliqué en 2019 à tous les retraités, ce taux, largement inférieur à la hausse des prix à la consommation, vise encore cette année à générer des économies en vue de réduire le déficit public.
Plus précisément, le président de la République a annoncé que les retraités touchant moins de 2.000 euros bruts par mois de pension globale (retraite de base et complémentaires confondues) bénéficieraient cette année d’une revalorisation correspondant au niveau de l’inflation afin qu’ils ne perdent pas en pouvoir d’achat. Et que ce sera le cas pour tous les retraités en 2021. La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2020 a repris la promesse présidentielle en y ajoutant un mécanisme, jamais mis en place jusqu’ici, de sous-indexation progressive afin de supprimer les « effets de seuil ».
1%, 0,8%, 0,6%, 0,4% ou 0,3%
Sans ce dispositif, un retraité se serait vu appliquer, à quelques euros près, une revalorisation de 1% (la prévision d’inflation prévue pour 2020) ou de 0,3%, soit un différentiel important de 0,7 point. Par souci de justice, mais aussi pour éviter que le Conseil constitutionnel ne retoque l’indexation différenciée au titre de l’inégalité de traitement, la LFSS 2020 a instauré par moins de cinq taux de revalorisation cette année ! D’où l’importance de la circulaire Cnav qui détaille les différents seuils et taux appliqués au 1er janvier.
Il y est indiqué que la revalorisation pour les retraités percevant une pension mensuelle globale inférieure ou égale à 2.000 euros s’élève à 1%, à 0,8% pour une pension mensuelle globale supérieure à 2.000 euros et inférieure ou égale à 2.008 euros, à 0,6% pour une pension mensuelle globale supérieure à 2.008 euros et inférieure ou égale à 2.012 euros, à 0,4% pour une pension mensuelle globale supérieure à 2.012 euros et inférieure ou égale à 2.014 euros et, enfin, à 0,3% pour celle supérieure à 2.014 euros. Ces montants sont exprimés en euros bruts, c’est-à-dire hors contributions sociales (CSG, CRDS, CASA, cotisation maladie) et impôt sur le revenu prélevés directement sur les pensions par les caisses de retraite.
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