Selon une récente étude de l’Insee, les Français les plus âgés sont ceux qui disposent d’un pouvoir d’achat le moins élevé.
En France, le niveau de vie a tendance à reculer à partir de 75 ans. C’est ce qui ressort d’une enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) rendue publique le 8 mars 2023.
Le niveau de vie (c’est-à-dire le revenu disponible divisé par le nombre de personnes dans le foyer) médian des Français âgés de 75 ans et plus se situe à 20.160 euros par an, soit 1.680 euros par mois. Cela signifie que 50% d’entre eux disposent d’un niveau de vie inférieur et 50% d’un niveau de vie supérieur à cette somme.
Des retraites moins élevées chez les plus âgés
Cette médiane est inférieure de 2% à celle de la population française dans son ensemble (20.490 euros par an). La différence atteint même 10% par rapport aux 65-74 ans (22.400 euros de niveau de vie annuel médian). L’Insee avance plusieurs explications à cette baisse de pouvoir d’achat.
Premièrement, les retraites constituent l’essentiel des revenus des personnes âgées de 75 ans et plus. Sur les 20.160 euros de niveau de vie annuel médian de cette tranche d’âge, 18.260 euros (1.522 euros par mois) proviennent des pensions de vieillesse. Or, « les générations les plus anciennes bénéficient de retraites moins élevées du fait de carrières plus souvent incomplètes, de professions exercées moins rémunératrices ou qui bénéficiaient de régimes de retraite moins favorables », constate l’Insee.
Une part de femmes plus importante
Ainsi, près de 25% des 95 ans ou plus occupaient un emploi d’agriculteur ou d’artisan, contre 16% des 75-79 ans et 11% des 65-74 ans, illustre l’institut de la statistique. « À l’inverse, la part d’anciens cadres ou professions intermédiaires est plus de deux fois plus élevée pour les 65‑74 ans (35%) que pour les 95 ans ou plus (16%) », poursuit-il.
Deuxièmement, les femmes vivant en moyenne plus longtemps que les hommes, la part des retraitées chez les 75 ans et plus est plus importante que celle des retraités. Comme les femmes de ces générations ont généralement peu ou pas travaillé, elles touchent de petites retraites.
Un taux de pauvreté plus bas
Mais si le niveau de vie médian est inférieur à compter de 75 ans et plus, les personnes âgées sont paradoxalement moins pauvres que les autres. Le taux de pauvreté se situe, en effet, à 9% pour cette classe d’âge, tandis qu’il culmine à 14% pour l’ensemble de la population. Là aussi, deux raisons expliquent ce phénomène.
Primo, à partir de 65 ans, les Français qui disposent de revenus modestes peuvent bénéficier de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), qui remplace le minimum vieillesse depuis 2006. L’Aspa peut se cumuler avec les aides au logement.
Une épargne plus conséquente
Secundo, les seniors ont, au fil du temps, accumulé une épargne conséquente. En retranchant les revenus issus des contrats d’assurance vie, des livrets réglementés (Livret A, LDDS), de l’épargne logement (PEL, CEL), des plans d’épargne en actions (PEA) et des plans d’épargne populaire (PEP), le niveau de vie médian des 75 ans et plus serait inférieur de 5% (et non de 2%) à celui de la totalité de la population. Le taux de pauvreté serait, lui, 0,9 point de pourcentage plus élevé, à 9,9%.
Source : Cliquez-ici