Selon les dernières données du marché, les versements sur les contrats d’assurance-vie ont fortement bondi en juillet.

Les épargnants français sont restés actifs au début de l’été. D’après les statistiques dévoilées le 29 août 2024 par France Assureurs, la fédération professionnelle des sociétés et mutuelles d’assurance implantées dans l’Hexagone, le cumul des cotisations de l’assurance-vie a atteint 16 milliards d’euros en juillet dernier. Soit 1,6 milliard de plus par rapport à la collecte brute de juin (14,4 milliards d’euros).

La progression est encore plus impressionnante en glissement annuel. Comparé à juillet 2023, les versements ont augmenté de 3,7 milliards d’euros, ce qui signifie un bond de 31 % en l’espace de 12 mois. La forte hausse des cotisations sur les contrats concerne aussi bien le fonds en euros (+ 27 %) que les unités de compte (+ 37 %), les deux grandes familles de supports d’investissement de l’assurance-vie.

Remontée du rendement des fonds euros

Ces excellents chiffres s’inscrivent dans une tendance dynamique depuis janvier. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte brute de l’assurance-vie ressort à 107,4 milliards d’euros, en augmentation de 15 % par rapport à la même période de l’an passé. Cette hausse est, cette fois-ci, davantage tirée par les fonds en euros que par les unités de compte (UC), le premier support ayant enregistré une progression de 19 %, contre 9 % pour le second.

Il s’agit d’un véritable retournement de situation pour le fonds en euros, longtemps boudé par les épargnants qui jugeaient ce support sécurisé (le capital est garanti) pas assez rémunérateur. Sous l’effet de la remontée des taux d’intérêt (le portefeuille des fonds euros est constitué d’au moins 80 % d’obligations, dont des emprunts d’État), les assureurs ont, il est vrai, dopé le rendement de leur compartiment en euros, passé en moyenne de 1,9 % en 2022 à 2,6 % en 2023.

Septième collecte nette positive consécutive

Preuve du retour de flamme du fonds en euros : les versements sur les UC ont représenté 38 % de la collecte brute enregistrée entre le 1ᵉʳ janvier et le 31 juillet, contre 40 % l’an dernier. En outre, toujours sur les sept premiers mois de l’année, les prestations (rachats totaux et partiels, sorties en rentes viagères, décès) ont reculé de 5 % pour le fonds en euros, tandis qu’elles ont progressé de 13 % pour les unités de compte.

La collecte nette (la différence entre les cotisations et les prestations) de l’assurance-vie a été positive de 1,8 milliard d’euros en août 2024, alors qu’elle avait été négative (décollecte) de 819 millions d’euros en août 2023. Elle est supérieure à la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros) et constitue la septième collecte nette positive consécutive.

Contexte favorable

Entre janvier et juillet, les cotisations ont été supérieures aux prestations de 17,9 milliards d’euros. C’est 15,3 milliards d’euros supplémentaires par rapport aux sept premiers mois de l’an dernier. On le voit, l’assurance-vie cumule les bons résultats.

Il faut dire que le placement préféré des Français profite de la conjonction de plusieurs éléments favorables. Outre la hausse de la rémunération des fonds en euros, il bénéficie du climat d’incertitude actuel engendré par la poursuite du conflit en Ukraine, au Proche-Orient et l’absence de nomination d’un premier ministre.

Des Français encore plus fourmis

Du coup, nos compatriotes épargnent, par sécurité, plus que jamais. Selon les dernières données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le taux d’épargne (la part des revenus mis de côté) des Français a encore augmenté au 2ᵉ trimestre 2024 pour atteindre 17,9 %, soit 1 point de pourcentage de plus par rapport à l'an passé (16, 9%).

Ils peuvent d’autant plus thésauriser que l’inflation, qui rogne leur capacité d’épargne, est en train de décélérer. D’après l’Insee, les prix à la consommation ont augmenté de seulement 1,9 % en août, passant, pour la première depuis 2021, sous la barre symbolique des 2 %.

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