D’après une étude récente, les versements sur les contrats d’assurance-vie vont nettement augmenter dans le monde dans les dix ans à venir sous l’effet de la remontée des taux directeurs.


Le marché mondial de l’assurance-vie va fortement se développer dans les dix prochaines années. Selon les projections de Swiss Re Institute, l’institut de recherche du groupe de réassurance helvétique, rendues publiques le 27 mai 2024, le cumul des cotisations (versements) sur les contrats d’assurance-vie dans le monde va atteindre un peu moins de 1.500 milliards de dollars (1.478 milliards de dollars exactement) dans la période comprise entre 2025 et 2034.

À titre de comparaison, le volume total des primes mondiales s’est élevé à seulement, 284 milliards de dollars pour la période 2010-2019, rappelle Swiss Re Institute. D’après l’institut, l’envolée de la collecte brute de l’assurance-vie viendra essentiellement des pays développés. Ils capteront à eux seuls 61 % des primes versées sur les contrats.

Un marché tiré par les pays développés

Sur les 1.478 milliards de dollars de cotisations prévus en 2025-2034, 380 milliards de dollars devraient ainsi provenir d’Europe de l’Ouest, 346 milliards de dollars de l’Amérique du Nord et 174 milliards de dollars des économies avancées de la région Asie-Pacifique(1). Parmi les 578 milliards de dollars de primes qui devraient être versées dans les pays en voie de développement, la Chine représenterait, à elle seule, 256 milliards de dollars (17 % des cotisations mondiales).

Si Swiss Re prévoit une telle explosion de la collecte brute de l’assurance-vie, c’est parce que le réassureur (un assureur qui assure les assureurs) estime que les taux d’intérêt vont rester à un niveau élevé. Alors que la Banque centrale européenne (BCE) s’apprête à baisser ses taux directeurs compte tenu du recul de l’inflation dans la zone euro, les autres banquiers centraux pourraient suivre le mouvement, mais plus tard. De nombreux pays, comme les États-Unis, doivent, en effet, toujours faire face à une hausse importante des prix à la consommation.

Un besoin d’épargne retraite

Or, les obligations, dont au premier chef les emprunts d’État, sont plus ou moins alignées sur les taux des banques centrales. Les contrats d’assurance-vie étant majoritairement investis dans cette classe d’actifs, leur rendement sont tirés vers le haut. D’où le regain d’intérêt des épargnants pour ce type de placement, longtemps pénalisé par les taux bas mis en place par les banques centrales pour relancer l’activité économique après la grande crise financière de 2007-2008.

L’autre explication du fort développement de l’assurance-vie dans le monde est liée au vieillissement de la population et à la prise de conscience généralisée de la nécessité de préparer financièrement son après-vie professionnelle. Swiss Re Institute évalue le besoin de capitaux pour la retraite à… 106.000 milliards de dollars pour les huit premières puissances économiques mondiales(2).

 

(1) Australie, Hong Kong, Japon, Corée du Sud, Nouvelle-Zélande, Singapour et Taïwan.
(2) États-Unis, Chine, Japon, Allemagne, Inde, Royaume-Uni, France, Canada.

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