Les flux nets sur les fonds en euros ont progressé au troisième trimestre 2018, selon les dernières données de la Banque de France. En revanche, ceux sur les unités de compte affichent un net recul.
Les fonds en euros de l’assurance vie sont toujours autant appréciés. D’après les statistiques sur l’épargne des ménages de la Banque de France (BdF), rendues publiques le 6 février 2019, la collecte nette (la différence entre les cotisations versées et les prestations perçues) de ces supports essentiellement composés d’obligations est passée de 6,4 milliards d’euros au deuxième trimestre 2018 à 10,8 milliards d’euros au troisième trimestre 2018. Mieux : elle devrait atteindre 11,2 milliards d’euros au quatrième trimestre 2018, selon les prévisions de la BdF.
Sur 12 mois, la progression est moins spectaculaire, mais tout aussi réelle. Les versements ont dépassé les rachats (partiels et totaux) de 21,8 milliards d’euros entre le troisième trimestre 2017 et le troisième trimestre 2018. La collecte nette s’était située à 20,9 milliards d’euros entre le deuxième trimestre 2017 et le deuxième trimestre 2018. Résultat : l’encours (les capitaux majorés des gains) de l’assurance vie en euros continue de progresser. Il a grimpé de 1.586,2 milliards d’euros au deuxième trimestre 2018 à 1.621 milliards d’euros au troisième trimestre 2018.
Forte dynamique
Ces performances sont d’autant plus remarquables que les Français ont tendance à moins épargner. Toujours d’après la Banque de France, les flux nets (les versements moins les retraits) sur les placements financiers ont légèrement décliné en glissement annuel, passant de 86,8 milliards d’euros entre le deuxième trimestre 2017 et le deuxième trimestre 2018 à 86,4 milliards d’euros entre le troisième trimestre 2017 et le troisième trimestre 2018.
En d’autres termes, les fonds euros enregistrent une collecte nette plus dynamique que celle du marché dans son ensemble. Tel n’est pas le cas, loin de là, des unités de compte (UC). Si la collecte nette de ces supports principalement investis en actions demeure positive, elle ne cesse de s’éroder. De 6,2 milliards d’euros au deuxième trimestre 2018, elle est tombée à 3,9 milliards d’euros au troisième trimestre 2018 et pourrait même chuter à 0,1 milliard d’euros au quatrième trimestre 2018, estime l’institution monétaire.
La sécurité avant tout
Sur un an, les UC limitent la casse. La collecte nette s’élève à 22 milliards d’euros entre le troisième trimestre 2017 et le troisième trimestre 2018, contre 22,7 milliards d’euros entre le deuxième trimestre 2017 et le deuxième trimestre 2018. Cette baisse d’appétence des épargnants pour les unités de compte s’explique par la morosité sur les marchés financiers. Après avoir progressé durant les neufs premiers mois de 2018, le CAC 40, l’indice de référence de la Bourse de Paris, a souffert en fin d’année dernière, pénalisé comme les autres indices boursiers par les craintes d’un ralentissement économique mondial. Du coup, l’encours des UC est passé de 362,3 milliards d’euros au deuxième trimestre 2018 à 322,5 milliards d’euros au troisième trimestre 2018.
De quoi refroidir les souscripteurs d’unités de compte, d’autant que le capital de ces supports n’est pas garanti contrairement aux fonds euros. D’où la ruée sur ces derniers. D’une manière générale, les Français recherchent plus que jamais la sécurité. Selon un baromètre de l’Autorité des marchés financiers (AMF) diffusé le 12 février 2019, 32% des 1.244 personnes âgées de 18 ans et plus interrogées placent le niveau de risque en tête des critères de choix d’un placement, devant le rendement (17%), la disponibilité des capitaux (12%), le niveau des frais (8%) ou la fiscalité (7%).
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