L’assurance-vie enchaîne les exploits. D’après les données rendues publiques le 4 avril 2025 par France Assureurs, la fédération professionnelle qui représente les sociétés et mutuelles d’assurance implantées dans l’Hexagone, les cotisations (versements) sur ce placement ont atteint 17 milliards d’euros en février, en légère hausse de 2 % sur un an. Il s’agit de la collecte brute la plus élevée jamais enregistrée pour ce mois de l’année.
Les prestations (rachats totaux et partiels, sorties en rentes viagères, versements des capitaux au décès des assurés) sont ressorties à 11,1 milliards d’euros, en baisse de 16 % par rapport à février 2024. Ce qui donne une collecte nette (les cotisations déduites des prestations) positive de 5,8 milliards d’euros, un niveau inégalé depuis 19 ans. Il faut, en effet, remonter à février 2006 pour retrouver une collecte nette plus importante (7,2 milliards d’euros) pour le deuxième mois de l’année.
Un mois traditionnellement favorable
Plusieurs raisons expliquent les deux records de février. En premier lieu, ce mois est traditionnellement favorable à l’assurance-vie. Aucune décollecte n’a été enregistrée en février depuis 1996.
L’assurance-vie profite aussi de la paralysie du marché immobilier, consécutive aux prêts encore élevés malgré le desserrement des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Les candidats à la propriété semblent attendre une baisse plus prononcée des taux des crédits immobiliers pour réaliser leurs projets. En attendant, ils placent les capitaux destinés à l’apport financier pour obtenir leur futur emprunt dans leur contrat d’assurance-vie.
Un contexte géopolitique troublé
Le contexte géopolitique particulièrement troublé depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche pousse également les Français à épargner plus que jamais. Nos compatriotes sont d’autant plus tentés de loger leurs économies dans leur contrat d’assurance-vie que la rémunération du Livret A est passée de 3 % à 2,4 % au 1er février. Elle pourrait même tomber à 2 % le 1er août prochain, sous l’effet de la baisse des taux de la BCE.
Dans le même temps, selon les estimations à la fois de France Assureurs et de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) - le régulateur des banques et des assurances -, le rendement moyen (net de frais de gestion, mais brut d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux) du fonds en euros de l’assurance-vie est resté stable en 2024 (les taux de ce support d’investissement sont communiqués avec un an de décalage), à 2,60 %. De quoi rendre plus concurrentiel ce support sécurisé (le capital est garanti par l’assureur) face au Livret A.
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