Si l’année 2023 avait été morose pour l’assurance vie, le placement a connu une année particulièrement radieuse en 2024. Selon les statistiques dévoilées le 31 janvier 2025 par France Assureurs, qui regroupe la quasi-totalité des assureurs vie implantés dans l’Hexagone, les cotisations (versements) ont dépassé les prestations (rachats totaux et partiels, sorties en rentes viagères, décès des assurés) de 29,4 milliards d’euros l’an passé. Soit une collecte nette multipliée par plus de 12 comparée à celle de 2023 (seulement 2,4 milliards d’euros).
Les cotisations ont progressé de 14 % en 2024 pour atteindre 173,3 milliards d’euros. Fait notable, la croissance des versements a été nettement plus importante sur le fonds en euros (+ 17 %) que sur les supports en unités de compte (+ 8 %), alors que c’était l’inverse qui se produisait les années précédentes. D’ailleurs, la part des UC dans les cotisations est passée de 40 % en 2023 à 38 % en 2024.
Un engouement pour le fonds euros
Deux raisons expliquent l’engouement des épargnants pour le fonds en euros. Tout d’abord, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt, le support sécurisé (le capital est garanti par l’assureur) de l’assurance vie a affiché un rendement moyen (net de frais de gestion, mais brute d’imposition et de prélèvements sociaux) de 2,60 % en 2023, alors qu’il était tombé à 1,90 % en 2022 et même 1,30 % en 2021.
Ensuite, de nombreux assureurs ont décidé de favoriser la collecte brute de leur fonds en euros. Ils ont proposé des offres « boost », des majorations de rendement en contrepartie d’un montant minimum de versement (plusieurs milliers d’euros généralement) ou d’un investissement minimal dans les unités de compte. L’assurance vie a également profité du dynamisme des cotisations sur les UC, et plus particulièrement celles investies dans des actions d’entreprises américaines.
Des prestations en recul
Parallèlement, les prestations ont connu un recul de 5% en 2024, à 143,8 milliards d’euros. Avec la baisse de l’inflation, les Français ont eu moins besoin de piocher dans leur bas de laine pour compenser la hausse des prix à la consommation. Les taux encore élevés des crédits ont freiné les achats immobiliers. Là aussi, les souscripteurs ont privilégié le fonds en euros, dont le volume de rachats a baissé l’année dernière, tandis que celui sur les unités de compte a augmenté.
Pour autant, la collecte nette du support garanti est demeurée négative (- 5 milliards d’euros). Mais cette décollecte du fonds euros est sans commune mesure avec celle enregistrée en 2023 (- 27,6 milliards d’euros). Avec une collecte nette globale (tous supports d’investissement confondus) positive de 29,4 milliards d’euros, l’encours (le cumul des versements, majoré des intérêts annuels des fonds en euros et des plus-values latentes des UC) a logiquement progressé l’an dernier. Les provisions mathématiques se sont établies à 1.989 milliards d’euros au 31 décembre 2024, en hausse de 4,2 % sur 12 mois.
Des vents favorables en 2025
2025 devrait être tout aussi favorable à l’assurance vie. Au regard des taux communiqués en début d’année, le rendement moyen du fonds en euros pourrait se situer à 2,50 % ou 2,60 %. Une rémunération d’autant plus compétitive que le taux du Livret A (le grand concurrent de l’assurance vie) est passé de 3 % à 2,40 % au 1er février dernier.
Avec la baisse entamée des taux d’intérêt, les comptes à terme (CAT) deviennent moins performants. Enfin, compte tenu des incertitudes, notamment politiques, les Français devraient continuer à épargner massivement.
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