Dans le dernier Bulletin de la Banque de France, un article montre que le placement a fait preuve de résilience pendant la crise engendrée par le nouveau coronavirus.


Le placement préféré des Français a fait de la résistance face au Covid-19. C’est l’information principale qui ressort d’un article consacré au marché de l’assurance vie pendant la crise sanitaire publié le 10 novembre 2021 dans le Bulletin bimestriel de la Banque de France (BdF).

Certes, les prestations (rachats partiels et totaux, rentes, décès) ont dépassé en 2020 les cotisations (versements) de 7 milliards d’euros. Cette collecte nette négative record est supérieure à la décollecte de 6 milliards d’euros consécutive à la crise des dettes souveraines de 2012.


Un contexte très particulier

Mais ce résultat est à modérer, compte tenu du contexte très particulier de l’an dernier. « Pour faire face à l’épidémie de Covid‑19, la plupart des gouvernements ont mis en place des restrictions qui ont affecté l’activité économique », rappellent les quatre auteurs de l’article. En 2020, l’activité mondiale s’est contractée de 3,5%, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le produit intérieur brut (PIB) de la France a, lui, chuté de 8%, d’après la BdF. Quant au CAC 40, l’indice vedette de la Bourse de Paris est tombé à 3.754 points le 18 mars 2020.

En d’autres termes, la décollecte aurait pu être pire que celle constatée l’année dernière. D’autant que le surcoût d’épargne engendré par la chute des dépenses de consommation durant les périodes de confinement a essentiellement profité aux comptes courants et aux livrets d’épargne, soulignent les auteurs. En outre, l’assurance vie pâtit du contexte défavorable des taux bas.


Des rendements obligataires négatifs

Le taux des obligations assimilables du Trésor (OAT) à dix ans est passé de + 0,13% en moyenne en 2019 à - 0,15% en 2020. « Cette évolution des taux affecte le niveau de rendement des investissements financiers des assureurs, majoritairement dédiés à des produits obligataires », expliquent les auteurs. C’est ainsi que la rentabilité moyenne des fonds en euros est tombée à 1,3% en 2020.

En réalité, si l’assurance vie a plutôt bien résisté face au Covid-19, c’est essentiellement grâce aux unités de compte (UC). Alors que la collecte nette des fonds en euros a été négative l’an passé de 30,9 milliards d’euros, elle a été positive de 23,9 milliards d’euros pour les UC. Principalement investis dans des actions, ces supports sont potentiellement plus performants que les fonds en euros composés essentiellement d’obligations.


Un mouvement d’orientation vers les UC

Les auteurs de la Banque de France constatent également que les assureurs encouragent la souscription d’UC. Ces supports n'offrant pas de garantie sur le capital (le cumul des versements), ils exigent moins de fonds propres pour respecter les règles prudentielles. Le mouvement d’orientation de l’assurance vie vers les UC se confirme d’ailleurs cette année.

Ces supports non sécurisés ont représenté 50% de la collecte brute en juin 2021, contre 15% en janvier 2021. Si les fonds en euros ont enregistré une décollecte de 8,6 milliards d’euros au 1er semestre de cette année, la collecte nette des unités de compte a été positive de 17,7 milliards d’euros durant la même période. Il s’agit de la plus forte collecte nette semestrielle des UC depuis 2011.


 Source : Cliquez-ici