Une récente étude des ministères sanitaires et sociaux montre que l'aide régulière à une personne âgée dépendante n'est pas sans conséquence sur la santé.


Aider un senior en perte d’autonomie a des répercussions en matière de santé. Si ce phénomène semble malheureusement logique, un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) - un organisme dépendant des ministères de la Santé, des Solidarités et des Finances -, rendu public le 2 octobre 2024, vient l’étayer.

L’étude de la Drees commence par rappeler que 3,9 millions de Français apportent une aide régulière à une personne âgée de 60 ans ou plus vivant à son domicile. Or, sur un panel de 6.201 proches aidants, près de la moitié (47%) estiment que cette aide a au moins une conséquence sur leur santé. Dans 19% des cas, il s’agit d’un rejaillissement sur leur santé physique (fatigue, trouble du sommeil, problème de dos, tachycardie). Ils sont 37% à déclarer un impact sur leur santé mentale (lassitude, état dépressif, anxiété).


Des facteurs aggravants

Il existe plusieurs facteurs aggravants. Ainsi, les seniors qui cohabitent avec la personne dépendante (son conjoint généralement) se disent deux fois plus en mauvaise santé par rapport aux autres seniors. Cette cohabitation pèse particulièrement sur leur santé mentale. Ainsi, 35% des seniors cohabitants présentent des syndromes dépressifs (contre 14% pour les autres seniors) et 39% ont consommé au moins une fois un médicament anxiolytique ou antidépresseur dans l’année (27% des autres seniors).

Le genre de l’aidant compte également. Les épouses des personnes âgées en perte d’autonomie sont plus nombreuses à se déclarer en mauvaise santé que les époux. Idem pour les filles comparées aux fils. Pour expliquer ces écarts, l’autrice de l’étude avance l’idée que les femmes fourniraient davantage d’aides, notamment ménagères, à l’aidé. Elles éprouvaient aussi plus de difficultés à concilier leur rôle d’aidant et leur propre vie de famille.


La multiplication des tâches

S’occuper d’une personne âgée ayant des troubles cognitifs (trou de mémoire, sénilité…) accroit sensiblement les risques d’impact sur la santé. Enfin, plus l’aidant a de tâches à effectuer (ménage, courses alimentaires, cuisine, rendez-vous médicaux, démarches administratives…) et plus les conséquences sur sa santé sont importantes.

Contre toutes attentes, les aidants, et plus particulièrement les épouses aidantes, vont moins chez le médecin par rapport aux non-aidants. Une tendance qui ne serait, en réalité, pas aussi positive qu’à première vue, car elle s’expliquerait par le fait que les aidants ont moins de temps pour aller consulter…


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