Enfiler ses baskets et partir faire un jogging ou se jeter dans son canapé et ouvrir un paquet de chips : le dilemme est assez courant ! Dans une étude menée sur des souris, des chercheurs suisses viennent de mettre en lumière un circuit cérébral qui semble jouer un rôle clé dans ce genre de décisions.


Les choix alimentaires et la décision de pratiquer une activité physique sont au cœur de la lutte contre l’obésité et les troubles métaboliques. Une étude récente menée par des chercheurs suisses a mis en lumière un acteur clé dans cette dynamique : l’orexine. Souvent étudiée dans le contexte de la régulation du sommeil, cette petite molécule semble également jouer un rôle central dans la balance entre le besoin de manger et celui de se dépenser. Découverte dans les années 1990, l’orexine a d’abord été associée à la narcolepsie, mais les scientifiques commencent à peine à comprendre toute la complexité de ses fonctions.

L’orexine : une hormone multifonction

Également connue sous le nom d’hypocrétine, lorexine est produite dans l’hypothalamus, une région du cerveau impliquée dans la régulation de nombreuses fonctions vitales, telles que le sommeil, l’éveil, la vigilance, mais aussi l’appétit et le métabolisme énergétique. Si jusqu’à récemment, les recherches se sont surtout concentrées sur son rôle dans le sommeil et l’éveil, de nouvelles études, dont celle réalisée par l’équipe suisse, montrent que l’orexine à également une influence majeure sur les choix comportementaux, notamment entre l’exercice physique et la consommation de nourriture.

L’étude suisse : un cadre expérimental novateur

L’objectif de cette étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Lausanne était de comprendre comment l’orexine influençait les décisions des individus dans des situations où ils devaient choisir entre se dépenser physiquement ou consommer une collation. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé des souris génétiquement modifiées pour avoir une altération dans leur production d’orexine. Ces souris ont été placées dans un environnement où elles avaient accès soit à une roue pour faire de l’exercice, soit à une source de nourriture riche en calories. Les résultats ont montré que les souris ayant un déficit en orexinepréféraient de manière significative la nourriture à l’exercice, même si elles n’avaient pas faim. En revanche, les souris ayant des niveaux normaux d’orexine avaient tendance à privilégier l’exercice, démontrant une balance plus équilibrée entre le besoin de se nourrir et celui de se dépenser.

L’orexine : un régulateur de la motivation

Lorexine semble donc agir comme un modulateur de la motivation, en influençant les circuits neuronaux impliqués dans la récompense et le plaisir. Ainsi, en augmentant la production d’orexine, il serait possible de favoriser des comportements orientés vers l’activité physique plutôt que vers la consommation de nourriture, en particulier de nourriture à haute teneur calorique.

Vers de nouvelles stratégies de prévention contre l’obésité ?

Cette découverte ouvre des perspectives intéressantes pour le développement de nouvelles stratégies de prévention et de traitement de l’obésité. En effet, moduler les niveaux d’orexinepourrait être une manière efficace d’encourager l’activité physique chez les individus sédentaires ou de réduire la tentation du grignotage. Cependant, les chercheurs soulignent qu’il reste encore beaucoup à comprendre sur les mécanismes précis par lesquels l’orexineinfluence ces choix. Il sera notamment crucial de vérifier si ces résultats observés chez les souris se traduisent de manière similaire chez les humains dont le cerveau est infiniment plus complexe.


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