Du mal à sortir du lit, des gestes qui coûtent, des difficultés à se concentrer ou à réaliser les tâches quotidiennes : la fatigue peut se manifester de manières très différentes en fonction des individus. Pas toujours facile donc de savoir la reconnaître quand elle commence à s’installer dans notre quotidien ! Pourtant, parce qu’elle est un signal d’alarme que nous envoie notre corps, il est important de savoir l’écouter. Quelques pistes pour nous y aider.
La fatigue : difficile à évaluer et mal acceptée
Nous le savons tous, d’une personne à l’autre, la fatigue peut ne pas être ressentie du tout de la même manière : alors qu’aux premiers signes de fatigue certains ressentent le besoin de faire une petite pause – voire une petite sieste ! –, d’autres, a priori hermétiques à ces signaux, semblent d’une résistance à toute épreuve. Alors, inégalité de capacités ou de volonté ? Impossible de le savoir dans la mesure où nous ne disposons d’aucun outil nous permettant de mesurer « objectivement » notre niveau de fatigue et donc de le comparer à celui du voisin. Si on ajoute à cela le facteur psychologique qui nous pousse bien souvent à ne pas accepter une fatigue de peur qu’elle soit confondue avec une forme de paresse, l’incertitude est à son maximum. Raison de plus pour tenter d’en savoir plus.
Fatigue physique : connaître ses capacités… et leurs limites
Commençons donc par la fatigue physique. S’il est courant en fin de journée de ressentir physiquement (mal au dos, à la tête, jambes lourdes) la fatigue des efforts fournis au cours des dernières heures, il ne faut pas oublier que la fatigue peut aussi résulter d’une infection virale (grippe, Covid, mononucléose, etc.), d’une maladie inflammatoire, cardiaque ou pulmonaire ou encore d’un déséquilibre endocrinien (hypo ou hyperthyroïdie). Le cas échéant, se reposer ne suffira pas : il faudra traiter la maladie à l’origine de cette fatigue pour surmonter cette dernière. A noter : les règles abondantes et les micro-saignements digestifs, parce qu’ils peuvent entrainer à la longue des carences en fer, sont eux aussi susceptibles d’engendrer de la fatigue. Dans ce cas, pas de panique : des comprimés de fer, de préférence prescrits par un médecin, devraient suffire à remédier à la situation. Et pour tous ceux qui auraient du mal à qualifier leurs symptômes, qu’ils n’hésitent pas faire le test de l’escalier. Il leur suffit de monter six étages à pied et de compter le temps qui leur est nécessaire pour récupérer : si leur essoufflement persiste au-delà de cinq minutes, un bilan médical s’impose.
Fatigue mentale : distinguer surmenage et dépression
Contrairement à la fatigue physique, la fatigue mentale a plutôt tendance à se manifester le matin, dès le réveil, et à se prolonger tout au long de la journée. Difficultés à se concentrer et à mémoriser, perte de motivation, impression de pesanteur : tous ces signes doivent être pris au sérieux car ils peuvent être le symptôme d’un début de surmenage et conduire, si l’on ne fait rien, jusqu’au burnout. Pour éviter d’en arriver là, il est donc important d’accepter, sinon de s’arrêter, du moins de ralentir, de prendre le temps de se reposer, de modifier si nécessaire son hygiène de vie (en se couchant plus tôt par exemple), et pourquoi pas de pratiquer une activité comme le yoga, le taï chi ou la méditation qui, en invitant à se concentrer sur la respiration, procurent une forme d’apaisement. Quelques points de vigilance sont tout de même à observer et doivent faire l’objet d’une prise de rendez-vous avec un médecin : les épisodes de somnolence en journée qui peuvent être le signe d’un syndrome d’apnée du sommeil ; la sensation de « brouillard mental » accompagnée de difficultés de concentration qui peut toucher certains patients après un Covid ; l’apparition d’idées noires ou d’une incapacité à réaliser des tâches quotidiennes qui peuvent être un signe de dépression.
Quand consulter ?
Si la plupart du temps la fatigue n’est que passagère, il peut malgré tout arriver qu’elle perdure malgré une bonne nuit de sommeil. Si cette fatigue se prolonge au-delà de quinze jours sans raison particulière, il est conseillé de consulter un médecin pour tenter d’en identifier la cause et ainsi de disposer d’un traitement efficace. Cas très rare : au-delà de six mois d’épuisement inexpliqué chez l’adulte, il est possible de commencer à envisager un syndrome de fatigue chronique (SFC). Touchant en entre 300 000 et 600 000 personnes en France, ce syndrome, complexe à diagnostiquer, peut nécessiter l’avis d’un spécialiste. A noter pour les personnes concernées : il leur est possible d’obtenir des conseils pratiques et du soutien auprès de l’Association française du syndrome de fatigue chronique.
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