Selon une étude qui fait référence, la part des personnes interrogées qui envisagent d’investir dans des placements risqués augmente légèrement. Le baromètre « Les Français, l’épargne et la retraite » est toujours étudié de près. Cette étude, menée tous les ans par l’institut de sondage Ipsos pour le compte du Cercle des épargnants - un « think tank » (laboratoire d’idées) sur l’épargne et la retraite -, est généralement riche en informations. La 21ème et dernière édition, dévoilée le 7 février 2023, ne fait pas exception.
Premier enseignement : la moitié (50%) des 1.000 individus interrogés, représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, se disent intéressés par les placements financiers. Ce ratio ne cesse de progresser depuis quatre ans. En 2020, à peine 40% des sondés déclaraient s’intéresser à ce sujet. Soit dix points de pourcentage de moins.
Un contexte inflationniste
Il faut dire que la forte inflation engendrée par la flambée des prix de l’énergie, causée notamment par la guerre en Ukraine, a changé la donne. Deux répondants sur trois (66%) estiment que leur pouvoir d’achat a diminué l’an dernier. Le taux le plus élevé se situe chez les retraités (75%).
Si 27% des déclarants prévoient de puiser dans leur épargne pour maintenir leur niveau de vie, 32% souhaitent quand même mettre de l’argent de côté cette année. C’est un point de plus qu’en 2022. En dépit du contexte inflationniste, 39% des personnes sondées préfèrent épargner plutôt que dépenser et profiter du moment présent.
Un désamour pour « la pierre »
Autre évolution à retenir : l’attrait des Français pour « la pierre » s’émousse. Alors qu’ils étaient 19% à envisager un investissement immobilier en 2022, ils ne sont plus que 11% cette année. La raison de ce soudain et surprenant désamour pour l’immobilier est à rechercher du côté de la hausse des taux d’intérêt.
Pour réduire l’inflation, les principales banques centrales - dont la Banque centrale européenne (BCE) - ont relevé leurs taux directeurs. Ce qui a renchéri le coût du crédit, dont celui des prêts immobiliers. Du coup, nos concitoyens se tournent vers d’autres placements.
Priorité à la rentabilité
Ce n’est donc pas un hasard si 38% des sondés (25% en 2020) déclarent suivre l’actualité des produits financiers. C’est même le cas de 46% des catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP +) et de 56% des détenteurs d’un patrimoine financier de 50.000 euros et plus. Au final, 10% des sondés sont prêts à investir dans des produits financiers un peu plus risqués (6% en 2017).
Surtout, un tiers (33%) veulent épargner dans des placements mieux rémunérés, quitte à ne pas toucher à leur argent pendant quelques années. Ils étaient 19% dans ce cas en 2017. La priorité est donc clairement donnée à la rentabilité.
D’ailleurs, 43% des individus interrogés préfèrent un placement qui rapporte beaucoup, mais n’inclut pas la responsabilité sociale et environnementale (RSE) dans ses objectifs. Ils sont seulement 31% à privilégier une épargne qui rapporte peu, mais socialement et écologiquement responsable.
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