Smartphones, tablettes, ordinateurs : difficile aujourd’hui pour beaucoup d’imaginer passer une journée sans écran. Et pour cause, malgré les mises en garde répétées face aux dangers des écrans, force est de constater qu’ils nous simplifient la vie. Qu’en est-il réellement ? Les écrans font-ils de nous des « crétins digitaux » ou contribuent-ils à développer notre « intelligence numérique ». On vous explique tout.


Les études montrent que parler des « effets des écrans » de manière générale n’a pas vraiment de sens tant l’impact des écrans dépend de l’usage que l’on en fait, des vulnérabilités et de l’équilibre de vie de chacun. Entre le refus et l’excès, il serait donc possible d’avoir une utilisation raisonnable des écrans. Encore faut-il comprendre ce qui est en jeu.

 

Les écrans modifient notre vue et nos postures

Passer de longues heures sur un écran en gardant les yeux statiques nuit à la microcirculation des petits vaisseaux et fatigue nos yeux. Cette fatigue oculaire peut se traduire par une sensation de picotements, de maux de tête en fin de journée, voire au développement de la myopie. Par ailleurs, s’ils améliorent l’ergonomie de certains métiers, les outils numériques ont aussi un impact sur notre corps dans la mesure où ils incitent à rester longtemps sans bouger. Or toute posture prolongée est problématique. Pour ralentir ces effets négatifs sur notre vue et notre corps, il est conseillé de faire des pauses de deux minutes toutes les 20 minutes pour regarder au loin et bouger, de se tenir droit face à son ordinateur, les deux pieds au sol et les poignets en appui sur le bureau, de se forcer à cligner des yeux pour éviter qu’ils ne s’assèchent, de bien régler l’éclairage de son écran.

 

Les écrans impactent notre sommeil

Parce qu’ils diffusent de la lumière bleue qui bloque la sécrétion de mélatonine – l’hormone du sommeil – et une immense quantité d’informations qui maintient notre cerveau en état de vigilance, les écrans ont aussi un impact sur notre sommeil. C’est pourquoi il est recommandé de couper avec les vidéos sur le téléphone environ deux heures avant le coucher, de privilégier la télévision et de choisir des contenus apaisants. Mais il est à noter que, pour ces mêmes raisons, ils peuvent aussi être utiles pour les personnes en avance de phase qui se couchent trop tôt et qui ont besoin de retarder le sommeil pour éviter de se réveiller à 4 heures du matin.

 

Les écrans transforment notre cerveau

C’est un fait aujourd’hui reconnu : l’utilisation importante des écrans transforment les circuits neuronaux de notre cerveau, mais pas forcément toujours à notre détriment. Si l’on considère souvent qu’une personne qui utilise un GPS pour conduire développera moins son sens de l’orientation qu’une personne qui s’en passe, on oublie toutefois tous les usages du numérique qui, à l’inverse, renforce notre flexibilité cognitive. Il a ainsi été démontré que les personnes de plus de 55 ans qui effectuent régulièrement des recherches sur Internet mobilisent par exemple davantage des zones du cerveau contrôlant les processus de décision et de raisonnement complexe. On sait également que certains jeux vidéo, parce qu’ils sollicitent simultanément nos capacités sensorielles, cognitives et psychomotrices, stimulent les neurones. Une étude canadienne a ainsi montré une augmentation de la matière grise dans les zones cérébrales impliquées dans l’attention visuelle et la mémoire chez des plus de 55 ans qui jouaient à Super Mario 30 minutes par jour.

 

Les écrans agissent sur notre moral

S’ils ne sont jamais l’unique cause de notre moral, les écrans peuvent accentuer les émotions positives ou négatives et donc une sensation de bien-être ou de mal-être. Une forte utilisation des réseaux sociaux est ainsi associée à une probabilité plus forte de souffrir d’insatisfaction, de troubles dépressifs ou d’anxiété, même si scientifiquement le lien de cause à effet n’a pas encore été prouvé. À l’inverse, certains spécialistes remarquent que, parce que l’on y soigne sa présentation, les réseaux sociaux peuvent doper l’estime de soi, ou, parce qu’ils servent de protection face à un environnement extérieur menaçant, peuvent remonter le moral.

 

Les écrans élargissent nos relations sociales

Le numérique modifie enfin nos façons d’interagir avec les autres. Il nous permet de communiquer davantage avec les personnes que l’on côtoie aussi hors ligne, contribuant ainsi à renforcer certains liens. En nous mettant en relation avec des personnes qui ont une histoire ou un intérêt commun avec nous, les réseaux renforcent par ailleurs notre sentiment d’appartenance à groupe. Attention toutefois, alors, à ne pas tomber dans le biais d’auto-confirmation consistant à penser que l’on est toujours dans le vrai pour la simple et bonne raison que l’on n’entre en relation qu’avec des personnes qui pensent comme nous.


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