Seulement une personne âgée de plus de 60 ans dépendante sur huit atteint le plafond de son allocation personnalisée d'autonomie à domicile, d'après une récente étude du ministère des Solidarités et de la Santé.


Quelque 1,31 million de Français perçoivent l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), destinée à prendre charge tout ou partie des dépenses liées à la dépendance. Parmi eux, 59% touchent l’APA « à domicile » qui - comme son nom l’indique - est réservée aux personnes âgées de plus de 60 ans en perte d’autonomie vivant chez elles (les 41% restants bénéficient de l’APA « en établissement » conçue pour les résidents des maisons de retraite).

Or, contre toutes attentes, une enquête rendue publique le 17 juin 2020 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), un organisme qui dépend du ministère des Solidarités et de la Santé, montre que le plafond maximal de l’APA est atteint dans peu de cas. À peine 12,5% des plans d’aide étaient saturés en 2017, c’est-à-dire que leur montant était égal ou presque au plafond maximal.


Quatre plafonds selon le degré d’autonomie

Celui-ci dépend à la fois du degré d’autonomie de la personne âgée dépendante et du niveau de ses revenus. Le degré d’autonomie (la capacité à se lever, à se déplacer, à se laver, à s’habiller, à se nourrir, à se comporter de façon logique et sensée) se mesure en groupe iso-ressources (GIR), sur une échelle de 1 (dépendance totale) à 6 (dépendance très légère). L’APA est octroyée uniquement aux personnes âgées en GIR 1 à 4.

En 2020, l’allocation prend en charge les dépenses - hormis les soins remboursés par l’Assurance maladie - liées à la perte d’autonomie (aide-ménagère, livraison des courses ou des repas...) à hauteur de 1.742,34 euros par mois pour un GIR 1 (dépendance totale), de 1.399,03 euros par mois pour un GIR 2 (dépendance partielle), de 1.010,85 euros par mois pour un GIR 3 (autonomie locomotrice partielle, autonomie mentale totale) et enfin, de 674,27 euros par mois pour un GIR 4 (besoin d’aide pour les transferts, la toilette et les repas).


Baisse du taux de saturation

Ainsi, seule une personne dépendante sur huit utilise à 100% son plafond d’APA. En toute logique, plus l'allocataire est autonome et a donc moins besoin de services à domicile, et moins son plan d’aide est saturé. Si le plafond de l’APA est atteint dans 28% des GIR 1, le pourcentage tombe à 23% en GIR 2, 17% en GIR 3 et 7% en GIR 4. Les femmes, qui perçoivent des retraites en moyenne inférieures de 41% à celles des hommes, sont plus nombreuses à saturer leur plan d’aide. Cet écart s’accroît avec le niveau de dépendance (30% des plans saturés chez les femmes contre 22% chez les hommes en GIR 1 ; respectivement 8% et 7% en GIR 4).

Autre enseignement de l’étude de la Drees : le plafond d’APA est, d’une manière générale, de moins en moins atteint. C’était le cas de 22% des allocataires en 2011, soit 9,5 points de plus qu’en 2017. Cette baisse s’explique par la revalorisation des plans d’aide instaurée par la loi relative à l’Adaptation de la société au vieillissement, dite « loi ASV », du 28 décembre 2015. Les plafonds de l’APA pour les allocataires en GIR 1 ont été augmentés de 31%, ceux en GIR 2 de 22%, et ceux en GIR 3 et 4 de 18%. « Plus les plafonds ont été revalorisés, plus la baisse du taux de saturation est prononcée : 14 points en GIR 1 contre 8 points en GIR 4 », constatent les deux auteurs de l’étude.


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