Sous l’effet du vieillissement de la population et de l’augmentation de la vie de couple, le nombre de personnes qui aident leur conjoint dépendant a fortement augmenté, selon une récente étude de la Caisse nationale d’assurance vieillesse.

Les aidants conjugaux sont de plus en plus nombreux en France. D’après une étude de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) parue le 28 janvier 2020, le nombre de personnes qui aident leur conjoint devenu dépendant est passé de moins de 350.000 en 1999 à un peu plus de 450.000 en 2015. Cette forte augmentation en l’espace de seize ans résulte de deux phénomènes : le vieillissement de la population et la hausse du nombre de personnes âgées vivant en couple.

Avec l’allongement de l’espérance de vie, le nombre de Français âgés de 75 ans et plus résidant à leur domicile s’est élevé à 5,2 millions en 2015, contre 3,8 millions en 1999, toujours selon l’étude de la Cnav. En toute logique, l’âge moyen a, dans le même temps, légèrement augmenté chez ces seniors (de 81 ans à 82,1 ans). Pour autant, le nombre de personnes réclamant une aide au sein de cette population a progressé moins rapidement, passant de 1,8 million à 2,1 millions. Du coup, la proportion des aidés chez les 75 ans et plus habitant chez eux a baissé avec un taux de recours de 41% en 2015, contre 48% seize ans plus tôt.


Davantage d’époux aidants que d’épouses aidantes

En d’autres termes, non seulement on vit plus longtemps en France, mais en meilleure santé. Par ailleurs, la part des 75 ans et plus vivant en couple a augmenté (de 41% en 1999 à 49% en 2015). La tendance s’explique, cette fois-ci, par les gains plus importants d’espérance de vie chez les hommes. Entre 1999 et 2015, ces derniers ont vécu en moyenne six ans de plus (75 ans à 79 ans), contre moins de trois ans de plus chez les femmes (82,5 ans à 85,1 ans).

Résultat : le pourcentage de conjoints survivants (essentiellement des veuves) chez les 75 ans et plus résidant à domicile est tombé de 47% en 1999 à 38% en 2015. L’augmentation de l’espérance de vie chez les hommes a eu un autre effet : les aidants conjugaux sont, contre toute attente, plus masculins que féminins. Si parmi les personnes dépendantes aidées par leur conjoint, 44% étaient des femmes en 1999, le ratio a bondi à 51% seize ans plus tard. À rebours des idées reçues, les hommes âgés s’avèrent plus nombreux à s’occuper de leur épouse ou compagne en perte d’autonomie que l’inverse.

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