La prise en charge de la dépendance est différente selon le sexe et le niveau des revenus. C’est ce que révèle une enquête rendue publique le 19 février 2025 par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), un organisme qui dépend des ministères de l’Économie, de la Santé et des Solidarités.
En premier lieu, l’étude de la Drees montre que les retraités perçoivent pendant 2,4 ans en moyenne l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), versée par les départements aux personnes âgées dépendantes. Sachant que les Français passent, toujours en moyenne, 25,1 ans à la retraite, l’APA leur est servie durant environ 10 % de la dernière période de leur vie.
Le pourcentage grimpe à 12 % chez les retraitées, contre seulement 8 % chez leurs homologues masculins. L’espérance de vie des femmes étant plus élevée que celle des hommes, elles touchent logiquement l’APA plus longtemps (3,3 ans versus 1,4 an).
L’état de santé à la retraite
Autre enseignement : les retraités les plus modestes profitent davantage de l’APA. Les titulaires des 20 % des retraites les faibles perçoivent la prestation pendant 14 % de leur durée de retraite, alors que les titulaires des 20 % des retraites les plus élevées la reçoivent durant à peine 6 %.
Cette différence vient du fait que les retraités les plus modestes quittent la vie professionnelle en moins bonne santé, notamment parce qu’ils ont occupé des emplois plus pénibles. Ils perdent, en conséquence, leur autonomie en moyenne plus tôt que les retraités les plus aisés.
Une durée de retraite plus longue chez les plus aisés
Pour autant, les titulaires des 20 % des retraites les plus élevées passent plus de temps à la retraite. Chez les plus aisés, la durée en retraite se situe respectivement à 26,8 ans chez les femmes et à 24 ans chez les hommes. Soit respectivement 5,8 ans et 5,3 ans de plus que les 20 % des retraitées et des retraités les moins fortunés.
Arrivés en meilleure santé à la retraite, l’espérance de vie des retraités les plus aisés est plus longue. En revanche, ils passent plus de temps en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Les retraitées les plus riches perçoivent l’APA en établissement en moyenne pendant 6,4 % de leur durée de retraite, contre 5,7 % pour les retraitées les plus modestes. L’écart est nettement plus faible chez les retraités (2,8 % vs 2,6 %).
Cette quasi-égalité chez les hommes résulte de leur plus faible espérance de vie. Pour schématiser, les femmes s’occupent de leur conjoint dépendant jusqu’au dernier moment. Devenues veuves, elles sont placées en Ehpad une fois qu’elles perdent à leur tour leur autonomie.
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