Alors que près de sept personnes sur dix déclarent avoir mis davantage d'argent de côté pendant le confinement, presque la moitié disent vouloir économiser plus depuis sa levée.
Si le 11 mai a signé la fin du confinement de la population française, nos compatriotes ne semblent pas vouloir relâcher leur effort d’épargne. Selon une étude rendue publique le 10 juin 2020 et réalisée auprès de 340 personnes par l'application mobile d'épargne Cashbee, 47% des individus interrogés déclarent vouloir thésauriser davantage en cette période de déconfinement. Une habitude qu’ils ont prise durant les six semaines d’isolement. Près de sept répondants sur dix (69% exactement) ont, en effet, mis plus d’argent de côté que d’habitude pendant le pic épidémique.
Cette baisse de 12 points n’est pas anodine, mais elle s’avère modeste, sachant que les Français disposaient déjà avant la crise d’un des taux d’épargne les plus élevés au monde (de l’ordre de 14% des revenus). En outre, elle pourrait être surestimée. Dans le précédent sondage de Cashbee diffusé le 4 mai dernier - soit en plein confinement -, seulement 42% des 411 personnes interrogées disaient souhaiter épargner davantage. Il est difficile de les comparer aux 69% qui déclarent l’avoir fait puisque les panels sont différents. Il n’empêche, on peut se demander si les particuliers ne vont pas être plus nombreux qu’attendu à accroître leur pécule.
De sombres perspectives
Il est vrai que les nouvelles ne s’annoncent pas très bonnes. La croissance française devrait être négative de 11% en 2020. Le gouvernement a d’ores et déjà prévenu qu’il devrait y avoir une cascade de faillites d’entreprises à la rentrée. Et les experts prévoient 3 millions de demandeurs d’emploi d’ici la fin de l’année. D’après les estimations provisoires du Conseil d’orientation des retraites (COR) dévoilées le 11 juin, le quasi-arrêt de l’économie pendant les presque deux mois de confinement a fait baisser la masse des rémunérations de 8,5% et même de 9,7% chez les travailleurs non-salariés (artisans, commerçants, chefs d’entreprise, professions libérales).
Dans ces conditions, on comprend pourquoi les Français veulent continuer à garnir leur bas de laine. Compte tenu de la baisse des revenus pour certains et de la peur de perdre son emploi pour une majorité, ils veulent disposer d’un matelas financier conséquent. C’est d’autant plus possible qu’ils dépensent moins qu’avant. Le déconfinement n'a pas entraîné - pour l’instant - une ruée dans les magasins, ni dans les bars, restaurants et autres concessions automobiles. Au grand dam du gouvernement qui compte sur la consommation pour relancer l’économie.
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