Dans la famille Aidants, le fils ou la fille est l'aidant.e qui vient en aide à l'un de ses ascendants, ou même parfois à ses deux ascendants. La notion d'ascendant englobe les parents, les grands-parents, et même les arrières grands-parents. Cette famille d'aidants est la plus nombreuse car on estime que plus de la moitié des aidants accompagnent un proche âgé, et que cet accompagnement repose largement sur les enfants.
La personne âgée accompagnée peut vivre à son domicile ou en Ehpad, cadre dans lequel le fils ou la fille peut dédier parfois beaucoup de temps au soutien à son parent, en complément des soins apportés par l'établissement.
La cohabitation aidant/aidé est plus rare pour cette famille d'aidant.es mais n'est pas exceptionnelle (8 % des situations*).
Au-delà de ce portrait très général, la réalité est extrêmement diversifiée, et les situations vécues plus ou moins complexes, au point qu'il est quasiment impossible de dresser un portrait type.
En effet, le fils ou la fille aidant.e peut être :
- aider, ou au contraire partager son rôle avec une fratrie,
- vivre près ou à distance de la personne aidée,
- aider un seul de ses parents ou les deux,
- être ou non en activité professionnelle,
- fournir une aide importante ou plus légère...
En fonction de ces éléments, la charge ressentie peut être très variable. Par exemple :
- l'aidant.e d'une seule personne âgée ayant conservé une bonne partie d'autonomie va généralement considérer que l'aide qu'il/elle apporte est tout à fait naturelle, et n'influe pas sur sa qualité de vie,
- l'aidant.e de deux personnes âgées dont l'une (ou les deux) a perdu une grande partie d'autonomie va devoir accomplir plus de tâches et souvent devoir faire face à des situations imprévues,
- l'aidant.e qui vit loin sera moins contraint.e par l'aide quotidienne, mais peut avoir du mal à gérer à distance l'organisation de la vie au domicile de son ou de ses parent.s, ou s'inquiéter davantage de ce qui peut survenir,
- l'aidant.e en activité professionnelle, confronté.e à une maladie neurodégénérative de son proche (de type Alzheimer) peut être facilement perturbé.e dans son activité par la préoccupation liée aux troubles comportementaux de son père ou de sa mère,
- l'aidant.e seul.e à aider n'a pas la même charge matérielle et/ou mentale que l'aidant.e qui partage le rôle avec le reste de la famille
- la qualité des rapports au sein de la famille peut influer également sur la charge ressentie par le fils/la fille aidante...
On pourrait ainsi croiser à l'infini des éléments particuliers qui influent sur le vécu de l'aidant.e.
De la simple aide aux courses ou aux démarches aux côtés d'un parent vieillissant dans des conditions optimales, à l'implication importante auprès de parents affectés par la maladie ou même des polypathologies, l'expérience du fils ou de la fille aidant.e est radicalement différente.
Il est également des situations de fils/fille aidant.e qui n'ont pas pour cause le vieillissement. C'est le cas des jeunes aidant.es qui accompagnent un parent malade ou handicapé.
(A cette famille à part entière, les jeunes aidant.es, nous dédierons prochainement un article spécifique).
Le fils/la fille aidant.e est parfois confronté.e à des prises de décision difficile, comme par exemple l'entrée en Ehpad (lire notre article Entrée en Ehpad : la phase délicate de l'adaptation)
Quelle que soit la situation vécue, il est cependant un certain nombre de choses à connaître pour les fils/filles aidant.es :
- en premier lieu, il convient dès les premiers signes de perte d'autonomie du parent âgé d'engager une demande d'aide à l'autonomie.
Depuis le 1er octobre 2023 un dossier unique permet de solliciter
* soit l'APA (Allocation personnalisée d'autonomie) versée par le département. Cette aide peut être perçue aussi bien à domicile qu'en Ehpad (Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes),
* soit une aide à l'accompagnement à domicile des caisses de retraite.
Les deux aides ne sont pas cumulables. L'orientation vers l'une ou l'autre s'effectue par les critères qui sont sélectionés dans le dossier par le demandeur.
! Accéder ici aux informations et au dossier de demande sur le Portail national d'informations pour les personnes âgées et leurs proche.
! Accéder ici directement au formulaire par France Connect
- Le fils/la fille aidant·e peut être salarié.e par son proche dans le cadre de l'APA, et a fortiori directement par son parent en tant que particulier employeur ou dans le cadre du CESU.
- Le fils/la fille aidant·e qui bénéficie d'un congé de proche aidant sera indemnisé.e par l'AJPA (Allocation journalière du proche aidant), ou pourra faire le choix d'être employé.e par son proche pendant la durée du congé.
S'il existe des mesures légales de soutien aux personnes âgées, il existe aussi bien sûr des obligations des descendants envers les ascendants (et réciproquement).
L'obligation alimentaire, définie par le code civil, n'implique pas que l'aide doive être nécessairement apportée en termes de soutien en nature (par la présence ou l'accomplissement de tâches de la part de l'obligé).
Il est des situations dans lesquelles, pour des raisons qui leur sont propres, les enfants ne veulent pas s'impliquer dans le soutien à leur parent âgé.
Ils peuvent alors l'aider financièrement s'il est dans le besoin.
Mais en cas de défaillance, le juge aux affaires familiales peut contraindre les obligés à un soutien financier, dans la mesure de leurs moyens.
Lire l'article Est-on obligé d'aider ses parents ou beaux-parents qui sont dans le besoin ?
Bien sûr, dans la très grande majorité des situations, l'aide des enfants envers leurs parents âgés se manifeste très spontanément, et il n'est nul besoin de faire intervenir la loi.
Cette précision nous semblait cependant importante pour une vision exhaustive qui n'exclut pas qu'un fils ou une fille puisse choisir aussi de n'être pas aidant.e pour des raisons personnelles que nul ne peut juger.
ARTICLES N° 120 et 121: La Maison des Aidants® Association Nationale / ANPERE