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Prévention et Santé 5 mars 2020

Covid-19 (Coronavirus) : que se passerait-il au stade 3 ?


Alors que l’épidémie de Coronavirus apparue en décembre en Chine se propage progressivement sur tous les continents en ce début d’année 2020, Olivier Véran, ministre de la santé a annoncé vendredi 28 février l’entrée de la France en stade épidémique de niveau 2. Entrainant des mesures d’ampleur telles que l’annulation des rassemblements de plus de 5000 personnes en milieu fermé et certains événements extérieurs, ce seuil d’alerte dont l’objectif est d’endiguer la propagation du virus pourrait n’être qu’une étape : le passage en stade 3 pouvant être franchi dans les jours à venir. Quels sont les objectifs assignés à chacun de ces seuils d’alerte ? A quel moment est-on censé basculé en stade 3 ? Quelles seraient les conséquences de cette nouvelle étape sur notre vie quotidienne ?


Depuis la pandémie de H1N1 survenue dans le monde en 2009, il existe en France trois stades d’épidémie correspondant à une avancée spécifique du virus ainsi qu’à une réponse adaptée des autorités sanitaires. Alors que la France est passée du stade 1 du plan de lutte contre le Covid-19 au stade 2 le 28 février, la plupart des responsables politiques et des représentants des autorités sanitaires laissent entendre en ce début de mois de mars qu’il sera difficile d’échapper à la phase épidémique correspondant au stade 3 du plan de lutte.

 

Stade 1 : freiner l’introduction du virus

Correspondant à un moment où le virus n’est pas encore en circulation sur le territoire, le stade 1 de l’épidémie a pour objectif d’empêcher cette circulation. Concrètement, il est donc mis en place pour détecter le plus rapidement possible les cas isolés. Pour y parvenir, les autorités commencent donc par recenser les patients suspects. Concernant le Coronavirus, cette étape a consisté à contrôler les personnes de retour d’un voyage en Chine dans un premier temps, puis en Italie par la suite, à les placer en confinement, puis en cas de test positif, à retracer leur parcours pour retrouver les personnes avec qui elles ont pu être en contact. A ce stade, les mesures prises ont consisté à dépister les patients suspects et les prendre en charge ; à prendre en charge les personnes ayant été en contact avec eux ; à protéger les soignants ; à alerter l’Agence Régionale de Santé ; à constituer des stocks de produits de santé ; à informer la population ; à contrôler l’état de santé des voyageurs dans les ports et les aéroports.

 

Stade 2 : endiguer la propagation du virus

Lorsque des foyers de contamination commencent à apparaître à différents endroits du territoire avec des regroupements de patients, le stade 2 est décrété pour endiguer la propagation du virus. En France, nous avons atteint ce stade le 28 février lorsque deux clusters de ce type ont été identifiés, l’un dans l’Oise, l’autre en Haute-Savoie. Les patients identifiés comme étant des cas suspects ou avérés ont été pris en charge dans des établissements habilités pour le traitement du Covid-19. Et l’on a commencé à fermer certains établissements scolaires, à encourager le télétravail, à annuler certaines manifestations publiques de plus de 5000 personnes et à placer en quarantaine des personnes ayant pu être exposées au virus. Cette période permet aussi aux établissements de santé le temps de commencer à se préparer pour faire face à un potentiel passage au stade 3.

 

Stade 3 : le stade épidémique

Décrété si le virus commence à circuler largement dans la population, le stade 3 se donne pour objectif non plus de freiner l’épidémie mais d’en atténuer les effets en déployant des efforts pour contrôler la situation. S’étendant sur une période pouvant durer de 8 à 12 semaines, ce stade 3 entraine : la mobilisation complète du système sanitaire hospitalier et de ville que sont les médecins de ville, les établissements de santé et les établissements médico-sociaux ; la désignation par chaque SAMU d’un référent médical de crise ; des restrictions de circulations comme des fermetures de lignes de train ; la protection des populations fragiles, comme les personnes âgées dans les EHPAD ; la prise en charge des patients sans gravité en ambulatoire et des patients avec des signes de gravité en établissement de santé ; la mise en place de chômage partiel et de télétravail ; la mise à disposition de moyens pour assurer la continuité pédagogique des élèves dont les établissements scolaires auraient été fermés. Si le gouvernement a saisi lundi 2 mars le Comité national d’éthique pour lui demander son avis sur d’éventuelles mesures contraignantes à prendre pour lutter contre la maladie, à ce jour il est encore trop tôt pour présumer de la décision de passer ou non prochainement en stade 3.


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