Contre toute attente, la rémunération moyenne des fonds en euros s’est maintenue à 1,30% l’an dernier. L’information en a surpris plus d’un. France Assureurs, la fédération professionnelle des sociétés et mutuelles d’assurance, a annoncé, lors de la présentation le 30 mars 2022 de ses chiffres annuels, que les fonds en euros de l’assurance vie ont servi un rendement moyen (net de frais de gestion, mais brut d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux) de 1,30% l’année dernière. Soit le même taux qu’en 2020.


Une bonne nouvelle pour les épargnants, sachant que la rémunération moyenne de 2021 était attendue à 1,10%, voire à 1%. La performance des fonds en euros avait baissé de 0,20 point de pourcentage en 2019, et même de 0,30 point en 2018. En réalité, cela fait 20 ans que la rentabilité de ces supports d’investissement ne cesse de baisser d’année en année. En 2001, le rendement moyen des fonds euros se situait encore à… 5,30% !


Un effet Bourse

Cette érosion résulte de la politique des taux bas menée par la Banque centrale européenne (BCE). Pour relancer la croissance sur le Vieux Continent, l’institut de Francfort s’est mis à racheter massivement de la dette souveraine émise par les pays de la zone euro. Or plus une créance est demandée, et moins elle a besoin d’offrir une rémunération élevée. D’où des taux d’intérêt proches de 0%. Comme les fonds en euros sont composés d’au moins 80% d’obligations et que ces dernières sont en majorité des emprunts d’État, leur rendement a été tiré vers le bas.

Deux raisons expliquent le maintien du taux de 1,30% en 2021. Premièrement, si les supports en euros sont essentiellement constitués d’obligations, ils intègrent aussi des actions. Et cette classe d’actifs a profité du fort rebond de la Bourse après le plongeon engendré par l’apparition du Covid-19 (le CAC 40 a augmenté de près de 30% l’an dernier). Deuxième explication : le marché de l’assurance vie étant hautement concurrentiel, les assureurs n’ont pas hésité à puiser dans leurs réserves financières pour compenser la faible rémunération des obligations qu’ils détiennent, et ainsi maintenir le taux de leur fonds euros.


Une hausse du taux en 2022 ?

Il faut dire que, sur les 1.876 milliards d’euros d’encours (le cumul des versements, majoré des intérêts annuels et des plus-values latentes) de l’assurance vie comptabilisés au 31 décembre 2021, 73% provenaient encore des fonds en euros. En dépit de leurs performances à la baisse, les épargnants demeurent attachés à ces supports sécurisés (le capital y est garanti et les intérêts, définitivement acquis).

Ces aficionados du fonds euros devraient avoir un motif de satisfaction : pour contenir l’inflation, la BCE devrait stopper progressivement ses opérations de rachat de dettes souveraines et faire ainsi remonter les taux d’intérêt. Le rendement des supports en euros devrait, mécaniquement, en profiter cette année.

 


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