En France, comme dans de nombreux pays, l'aide aux personnes malades, handicapées ou âgées  repose largement sur l'entourage. Il est donc important pour les aidants d'un proche en perte d'autonomie de connaître et d'utiliser les services et dispositifs qui peuvent soulager leur quotidien.


 

Les services à la personne, un secteur en évolution  

 

L'aide ménagère et le portage de repas à domicile sont les services les plus connus. Ils sont historiquement les premiers à avoir été mis en œuvre pour les personnes âgées, le plus souvent à l'initiative des centres communaux d'action sociale, ou par des associations. 

 

En 2005, la loi Borloo a donné un cadre structurant de développement des services à la personne, notamment par la création du chèque emploi service universel (CESU), et les avantages fiscaux liés à l'emploi à domicile. Une liste d'emplois ouvrant droit à une déduction fiscale a été établie.

 

Depuis,  le secteur des services a la personnes a connu, avec le phénomène du vieillissement de la population, un développement important. Des enseignes franchisées, de nouveaux services plus spécialisés, l'usage des technologies et d'internet... ont profondément modifié le paysage de l'aide à domicile.

 

Sur le plan économique, il s'agit d'un marché qui se répartit entre  particuliers employeurs, associations et entreprises privées.

Le milieu urbain est généralement très fourni en offres de services. On y trouve de grandes enseignes privées ou associatives qui déploient des prestations très diversifiées.

Le milieu rural présente une offre souvent plus limitée aux services essentiels : aides ménagères, auxiliaires de vie, services de transport pour personnes âgées ou handicapées, portage de repas et soins infirmiers.

 

S'il faut garder en mémoire :

  • que l'offre est inégale selon les territoires, et notamment en fonction du critère rural/urbain,
  • que le financement de ces services n'est pas nécessairement couvert en totalité par l'APA ou la PCH,

il est néanmoins utile de connaître ces possibilités.

L'objectif de cet article est d'examiner par domaine (Lire notre article « Faire le point sur mon rôle d'aidant »), les tâches que l'aidant peut déléguer.

 

Les aspects législatifs qui encadrent le recours à un service d'aide à domicile sont traités  notamment sur le site gouvernemental « Pour les personnes âgées »

 

Accepter de déléguer des tâches 

Un grand nombre des tâches accomplies par les aidants peut, dans l'absolu, être délégué à des services extérieurs. Mais il existe objectivement de nombreux freins, notamment :

 

  • le coût des services et le «reste à charge»
  • l'existence ou la disponibilité des services selon le lieu où l'on réside,
  • la difficulté à recruter du personnel si l'on souhaite être employeur...

 

Cependant il y a, du côté des aidants, d'autres raisons qui peuvent dissuader de recourir à des prestataires de services :

  • sentiment de culpabilité de l'aidant à se décharger de tâches qu'il estime devoir accomplir,
  • manque d'informations sur les aides disponibles et les avantages fiscaux,
  • surestimation du coût que représenterait le recours à des services extérieurs
  • croyance que les tâches ne seront pas aussi bien accomplies que si on les fait soi-même...

 

Mais lorsque l'aidant accepte de lever ces freins ou ces a-priori, il peut reconsidérer l'aide qu'il apporte, et faire le choix de déléguer l'ensemble, une partie, ou une plus grande proportion des tâches qui lui semblent les plus contraignantes. (Lire notre article « La charge ressentie par l'aidant »).

 

Ainsi pour tout ce qui concerne :

 

  • les tâches simples du quotidien,
  • les déplacements à l'intérieur du domicile
  • et les actes essentiels de la vie quotidienne,

 

l'ensemble des prestataires de services peut répondre aux besoins.

 

Des services additionnels d'aide administrative, d'entretien du linge ou de coiffure/esthétique à domicile tendent à se développer. De même, de plus en plus d'entreprises de services à la personne, ou de mairies, mettent en place des solutions de déplacements à l'extérieur, accompagnés ou non. Dans le domaine de la santé, toilette, préparation et administration des médicaments peuvent être pris en charge par la sécurité sociale et être confiés à un service de soins infirmiers. En se déchargeant le plus possible de tâches réalisables par d'autres que lui-même, l'aidant peut alors se préserver, tout en dédiant à son proche ce que personne d'autre ne peut faire : le soutien affectif.

 

Nos prochains articles traiteront :

  • des innovations dans le domaine des services à domicile
  • des professionnels qui interviennent dans le maintien à domicile

Pour approfondir :

 


 Lire notre article « La charge ressentie par l'aidant »


ARTICLE 02 2019 LMA / ANPERE