11 millions : c’est le nombre de personnes assumant en France, par amour ou par devoir, le rôle difficile d’aidants familiaux auprès d’un conjoint ou d’un parent âgé dépendant. Soins, toilette, repas, ménage, surveillance de jour comme de nuit : les obligations sont nombreuses et le soutien parfois difficile à trouver. Pas évident dans ces conditions de ne pas sombrer à son tour, comme en témoigne les quelques 20% d’aidants se déclarant actuellement en situation de burn-out. Comment continuer à soutenir son proche sans pour autant y laisser toutes ses forces ? La réponse en 6 conseils.
Conseil n°1 : se former
Face à la maladie frappant un proche, on peut parfois se sentir démunis et ne pas savoir par où commencer. Et pour cause, devenir aidant ne s’improvise pas. Premier bon réflexe à avoir : chercher à en savoir plus. Comment ? En consultant gratuitement les innombrables ressources disponibles sur Internet, parmi lesquelles les modules de formation de 30’ proposés par l’AFA, les vidéos très concrètes publiées par la Compagnie des aidants ou encore le guide pratique mis à disposition par France Alzheimer. Et pour ceux qui ne seraient pas familiers du numérique, il est aussi possible de participer à l’un des modules de formation organisés chaque année par l’AFA ou par France Alzheimer.
Conseil n°2 : ne pas s’isoler
Autre risque courant lorsque l’on se retrouve à assumer un proche : se couper petit à petit de toutes relations amicales ou familiales et n’avoir d’autres liens avec le monde extérieur que la télévision ou la radio. Là aussi, erreur. Pour ne pas sombrer dans la solitude, il est en effet essentiel de maintenir le contact avec ses propres, voire de rejoindre des groupes comme le Café des aidants de l’AFA (proposant plus de 200 lieux d’échanges mensuels) ou le Café mémoire de France Alzheimer pour parler de ses difficultés au quotidien et échanger des bonnes pratiques.
Conseil n°3 : recourir au soutien de professionnels
Pour ne pas s’épuiser à la tâche, il est par ailleurs indispensable de pouvoir ponctuellement passer le relai, sans culpabilité, pour retrouver du temps pour soi. C’est à cette fin que certains établissements proposent, pour une soixantaine d’euros par jour, de prendre en charge la personne dépendante pour quelques heures dans le cas d’accueils de jour ou pour quelques jours dans le cas d’accueils temporaires. On peut également se tourner vers les structures d’accueil familial (famidac.fr), vers les haltes répit proposant des demi-journées de garde animées par des associations comme La Croix Rouge ou vers des services de répit à domicile (repit-bulledair.fr). On peut enfin, dans la mesure du possible, accepter de laisser en partie la main à des professionnels sur les tâches techniques telles que la toilette ou le transfert du lit, afin de se réserver un temps de véritable présence auprès de son proche.
Conseil n°4 : demander une aide financière
20% des potentiels bénéficiaires l’ignorent mais il est possible de demander une Allocation personnalisée d’autonomie (Apa) pour financer des aides précises à destination de plus de 60 ans dépendants dont le montant sera fonction des ressources et du degré d’autonomie. Pour effectuer cette demande d’APA, il suffit de retirer le dossier auprès des services du département, de votre mairie (CCAS) ou d’un point d’information local dédié aux personnes âgées. Une fois le dossier rempli et renvoyé, une équipe médicale se rendra chez la personne dépendante dans un délai de 60 jours pour évaluer ses besoins. En tant qu’aidant, il est également possible de solliciter un bonus annuel de 500 euros au titre du droit au répit des aidants. A noter : lorsqu’une personne dépendante n’est pas éligible à l’APA, penser à se renseigner sur les éventuelles prises en charge proposées par sa Caisse de retraite.
Conseil n°5 : partir en vacances
Difficile d’imaginer partir en vacances avec son proche dépendant tant la logistique à mettre en place peut sembler accablante. Et pourtant, c’est possible grâce à des structures comme Village Répit Famille (vrf.fr) ou des associations et organismes comme CCAS, CLIC, Siel Bleu ou France Alzheimer qui proposent de coordonner des séjours au cours desquels l’aidant pourra changer d’air avec son proche sans avoir à se soucier des soins ou de la toilette, confiés à des professionnels. Là aussi, ne pas hésiter à se tourner vers la caisse de retraite du proche : si ce dernier est classé GIR 1 à 4 et a cotisé à l’Agirc ou l’Arrco, il est possible d’obtenir des prises en charge de son séjour allant jusqu’à 80% de la facture.
Conseil n°6 : préserver sa santé
Enfin, parce que soutenir un proche dépendant demande énormément d’énergie, il est également primordial de prendre soin de soi. Sous prétexte de ne pas avoir le temps, trop d’aidants négligent en effet leur propre santé en laissant s’installer des maux tels que le mal au dos, la fatigue chronique, la perte de poids ou l’anxiété. Un bien mauvais calcul comme en témoigne la terrible statistique selon laquelle un aidant sur trois décède avant le proche qu’il épaule. Dernière résolution donc : ne pas repousser ses propres rendez-vous médicaux et surtout consacrer chaque jour un temps à son propre moral.