France Alzheimer et maladies apparentées a choisi de s'intéresser, cette année, à la question des aidants en activité professionnelle. Il faut dire que les répercussions de la maladie d’un proche sur un aidant en activité professionnelle sont nombreuses : stress, fatigue psychologique et physique, absentéisme, perte de revenus, évolution professionnelle compromise, isolement au travail, relations compliquées entre collègues ou avec sa hiérarchie, déconcentration, baisse de l'efficacité et de la productivité etc.
Un aidant sur deux doit concilier impératifs de l'accompagnement et responsabilités professionnelles
« La maladie ne nous quitte jamais. Le matin, c'est la première chose à laquelle nous pensons. La journée, elle se rappelle constamment à nous. Le soir, avant de nous coucher, nous prenons nos dispositions pour passer une nuit sereine et ne pas souffrir des possibles conséquences de la maladie. Et la nuit, quand elle ne nous réveille pas, elle s'invite dans nos rêves. » Voilà comment un aidant décrivait récemment l'impact de la maladie sur sa vie familiale et professionnelle.
« Être aidant ne s'arrête pas aux limites du foyer. »
Et si elle concerne aujourd'hui « seulement » un actif sur 12, cette situation devrait se renforcer dans les années à venir. Quatre raisons à cela : le vieillissement de la population, l'expansion des maladies chroniques, l'entrée plus tardive sur le marché du travail, l'allongement de la durée du travail. Résultat : de plus en plus d'entreprises sont confrontées aux conséquences indirectes d'une situation qui voit une partie de leurs collaborateurs devoir concilier responsabilités professionnelles et accompagnement d'un proche malade. « On a pris l'habitude de parler de double vie avec la maladie », explique Judith Mollard-Palacios, psychologue chez France Alzheimer et maladies apparentées. Un constat partagé par Jean-François, cadre dans une entreprise agro-alimentaire et qui accompagne son épouse malade de 53 ans : « Je suis satisfait de pouvoir encore être aux côtés de mon épouse et de vivre des moments intenses malgré la maladie. Mais être aidant ne s'arrête pas aux limites du foyer. C'est téléphoner sur l'heure du déjeuner pour voir si tout va bien ; c'est prendre une demi-journée de RTT pour l'accompagner chez le médecin ; c'est parfois quitter le travail en urgence car ma femme ne répond plus au téléphone ; c'est être aux petits soins après le travail et le week-end ; c'est faire les courses le samedi etc. » Sans oublier les responsabilités professionnelles…
La responsabilité sociale des employeurs